Le successeur du MQ-9 Reaper devra être capable de protéger les avions ravitailleurs et les AWACS

Pendant que le drone MALE [Moyenne altitude Longue Endurance] européen, l’Eurodrone, tarde à décoller, le Pentagone prépare envisage déjà un successeur au MQ-9 Reaper d’ici 2030. En juin dernier, il a ainsi lancé une procédure afin d’identifier les industriels susceptibles de développer les capacités que devra posséder ce futur appareil.

Il s’agit de « collecter des informations sur les technologies existantes, en mettant l’accent sur l’autonomie, l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique [machine learning], l’ingénierie numérique et les systèmes de mission ouverts », avait alors expliqué l’US Air Force, précisant qu’elle s’intéressait également à des « moyens alternatifs pour soutenir les futures missions ISR [renseignement, surveillance et reconnaissance] bas de gamme et à moindre coût, pouvant inclure des initiatives pour moderniser, améliorer et / ou remplacer les systèmes existants. »

Pour le moment, il n’est pas clair si le MQ-9 Reaper sera remplacé un nouvel appareil ou bien par un « système de drones » aux capacités différentes. Et sur ce point, une nouvelle demande d’informations [RFI], mise en ligne le 5 mars dernier par l’US Air Force pour le programme « Next Gen Multi-Role UAS » [encore appelé « MQ-Next »], donne quelques indications.

Jusqu’à présent, un drone MALE doit être en mesure d’effectuer des missions de type ISR pendant au moins 24 heures et évoluer à l’altitude maximale de 14.000 à 15.000 mètres environ.

Or, dans sa dernière RFI, l’US Air Force a défini deux nouvelles capacités : le guet aérien avancé et la protection des « actifs aéroportés de grande valeur » [HVAAP], comme les avions ravitailleurs et les appareils de type AWACS [détection], contre des chasseurs ennemis et des menaces « cinétiques et non cinétiques » [les menaces « non cinétiques » relèvent de la guerre électronique, ndlr]. En outre, le successeur du MQ-9 Reaper devra s’intégrer immédiatement au sein du

Les drones « multirôles de nouvelle génération devront jouer un rôle différent différents de celui d’aujourd’hui et pouvoir réaliser des système de combat collaboratif interarmées JADC2 [Joint All-Domain Command-and-Control].

L’ajout des mission air-air à la panoplie d’un drone MALE est un défi en soi, même si des travaux ont été lancés à cette fin par le Pentagone. Son agence de recherche, la DARPA, a ainsi récemment lancé le programme LongShot, en expliquant que l’appareil qui en sera issu devra capable de « contrer plusieurs menaces aériennes à la fois ». Et d’ajouter qu’il s’agira également « d’explorer de nouveux concepts d’engagements. »

En Russie, des développements du même genre son envisagés, en particulier avec le drone de combat [UCAV] furtif S-70 « Okhotnik ».

Cela étant, un industriel américain a une longueur d’avance sur les autres dans ce domaine [du moins l’a-t-il fait savoir…]. En février 2020, General Atomics, le constructeur du MQ-9 Reaper, avait en effet dévoilé le concept « Defender« , un drone présenté comme étant capable de « protéger les actifs aériens de haute valeur de l’US Air Force dans un environnement contesté. »

Puis, quelques mois plus tard, General Atomics avait présenté le successeur du Reaper, un drone en forme d’aile volante pouvant rester engagé au combat pendant « bien plus longtemps que ceux de la génération actuelle ». Et d’assurer que sa conception serait « ouverte et modulaire, afin de pouvoir le mettre à niveau avec des dernières technologies disponibles », ce qui est l’une des exigences de la RFI publiée par l’US Air Force.

Photo : Futur drone MALE de General Atomics

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