Les gardes-côtes japonais pourront tirer sur des navires chinois pour contrer tout débarquement sur les îles Senkaku

En janvier, le Corps de garde-côtes des Forces de police armées chinoises [PAPCGC] a été autorisé par l’Assemblée populaire nationale, le plus haut organe législatif en Chine, a faire usage de la force pour dissuader toute menace posée par des navires étrangers naviguant dans les eaux « sous juridiction » chinoise.

Comme l’ont souligné certains observateurs, la mention « sous jurdiction chinoise » est ambiguë dans la mesure elle ne précise pas si elle concerne ou non les territoires revendiqués par Pékin, comme par exemple les îles Senkaku, administrées par le Japon.

D’ailleurs, à Tokyo, on a très vite pris la portée éventuelle de cette mesure, d’autant plus que, l’an passé les gardes-chinois ne s’étaient pas privés de chasser un chalutier japonais qui naviguait dans les eaux des îles Senkaku [ou Diaoyutai pour la Chine, ndlr].

Au début du mois, deux navires de la garde-côtière chinoise ont été surpris par leur homologue japonaise dans les environs de cet archipel.

Si cela n’a pas donné lieu à un incident sérieux, Tokyo a « protesté vigoureusement par les voies diplomatiques », exigeant de la partie chinoise de cesser « immédiatement » toute manoeuvre près des navires de pêche japonais et de quitter « rapidement les eaux territoriales. »

Pour autant, les autorités chinoises sont demeurées inflexibles. « Les îles Diaoyu sont un territoire chinois inhérent. Les activités de la Garde côtière chinoise dans ces eaux font partie des mesures légitimes et légales pour préserver la souveraineté, conformément à la loi », a répondu Wang Wenbin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Aussi, plus de deux semaines après, le gouvernement japonais envisage de donner à ses gardes-côtes les mêmes pouvoirs que ceux dont ont été investis leurs homologues chinois, à savoir qu’ils seraient désormais à tirer sur tout navire – y compris gouvernemental – qui tenterait d’accoster sur les îles Senkaku sans autorisation préalable.

Jusqu’à présent, la garde-côtière nippone n’était autorisée à faire l’usage d’armes qu’en cas de légitime défense. Désormais, selon l’interprétation de la loi faite par les responsables japonais, toute tentative de débarquement sur l’archipel en question serait désormais considérée comme un « crime violent », a rapporté l’agence de presse Kyodo News.

En août 2012, des ressortissants chinois avaient débarqué d’un chalutier pour aller planter leur drapeau sur l’une des îles de l’archipel, tandis que les gardes-côtes japonais tentaient de les en empêcher avec des canons à eau. L’incident s’était soldé par des échanges fort peu diplomatiques entre Pékin et Tokyo.

L’archipel Senkaku se compose de cinq îles et de trois rochers inhabités, totalisant une superficie de 7 km2. S’il fait l’objet d’autant d’attention, c’est que sa position est stratégique, que ses eaux sont poissonneuses et que ses fonds recelèreraient d’importantes réserves d’hydrocarbures.

Ces îles sont revendiqués depuis 1969 par Taipei, et, depuis 1971, par la Chine, qui les a rattachées administrativement à… Taïwan, considérée à Pékin comme étant une province rebelle.

Photo : k_shirai_95 – CC BY-SA 4.0

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