Boeing a proposé le eT-7A « Red Hawk » pour remplacer les avions d’entraînement T-45 de l’US Navy

Boeing et Saab n’auront pas perdu de temps. En septembre 2016, les deux constructeurs dévoilèrent le TX, un avion d’entraînement doté d’un moteur GE F-404, d’un double empennage et d’une capacité de ravitaillement en vol. L’enjeu était alors de décrocher l’appel d’offres lancé par l’US Air Force pour remplacer ses T-38 Talon, en service depuis les années 1960 [et dont deux exemplaires se sont récemment écrasés…]. Le marché était alors très disputé, avec pas moins de sept concurrents sur les rangs.

Finalement, en septembre 2018, il fut annoncé que le contrat d’une valeur de 9,2 milliards de dollars [7,9 milliards d’euros à l’époque] allait être atribué au tandem formé par Boeing et Saab. Dans le détail, ces derniers devaient alors livré 351 d’avions TX et 46 simulateurs à partir de 2022.

Depuis, il a été décidé d’appeler ce nouvel avion d’entraînement « eT-7A Red Hawk« , en référence aux Tuskegee Airmen, un groupe d’aviateurs afro-américains de la Seconde Guerre Mondiale et dont les avions étaient reconnaissables à la livrée rouge de leur empennage [d’où leur surnom de « Red Tails »].

Quant au suffixe « e », il a été accolé à son nom en septembre dernier, afin de désigner les aéronefs conçus selon les nouvelles techniques de l’ingénierie numérique. Selon l’US Air Force, il fallut seulement 36 mois pour passer de « l’idée sur un écran d’ordinateur à son premier vol », qui eut lieu en décembre 2016.

Et il n’aura fallu qu’un peu plus de deux ans ans pour passer de l’attribution du contrat à la mise en production du premier appareil de série. Et cela, malgré la pandémie de covid-19. C’est en effet ce qu’a annoncé Chuck Dabundo, vice-président de Boeing et responsable du programme eT-7A Red Hawk.

Dans un premier temps, il s’agira de procéder aux essais en vol de cet avion de série avant de passer à l’étape suivante, c’est à dire la production à grande échelle. Il est prévu d’assembler quatre à cinq avions par mois lors des trois par la suite, sachant que l’US Air Force attend son premier eT-7A en 2023, avec l’objectif de prononcer une capacité opérationnelle intiale l’année suivante.

Cela étant, Boeing a également proposé son eT-7A Red Hawk… à l’US Navy, qui cherche à remplacer [et/ou à seconder] ses actuels T-45C Goshawk, sur lesquels les pilotes de l’aéronautique navale française font leurs gammes dans le cadre de leur formation aux États-Unis. « J’espère que nous pourrons également jouer un rôle dans les systèmes d’entraînement de la Marine », a ainsi affirmé M. Dabundo.

A priori, il n’y aurait guère besoin de développer une version navalisée de l’eT-7A Red Hawk. En effet, en mai 2020, le Naval Air Systems Command [NAVAIR] a fait savoir qu’il cherchait un avion déjà disponible sur le marché, devant être « assez robuste pour résister à des taux de descente élevés afin d’effectuer des ‘touch and go’ sur un porte-avions [Carrier touch-and-go] et des simulations d’appontage à terre [Field Carrier Landing Practice – FCLP]. » En clair, une crosse d’appontage n’est pas nécessaire. En revanche, l’appareil devra avoir un plafond opérationnel de 41.000 pieds et pouvoir voler à la vitesse d’au moins 600 noeuds.

Outre l’eT-7 Red Hawk, deux autres avions pourraient faire l’affaire de la marine américaine : le T-100 [dérivé du M-346 Master de Leonardo] et le T-50A [Lockheed-Martin/KAI Aerospace]. La mise en service du successeur du T-45 Goshawk [ou son complément] est attendue en 2028.

Photo : Boeing

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