Le français Thales serait pressenti pour moderniser les frégates légères furtives taïwanaises

L’an passé, la Chine avait vivement protesté contre un contrat devant être attribué par Taïwan à l’entreprise française DCI-DESCO afin de moderniser les lance-leurres AMGL Dagaie Mk2 de ses six frégates légères furtives de classe Kang Ding [classe La Fayette, ndlr].

« Nous sommes opposés à toute vente d’armes ou échange militaire ou sécuritaire avec la région de Taïwan » et « nous exhortons la France […] à annuler son projet de vente d’armes à Taïwan, afin d’éviter de nuire aux relations sino-françaises », avait en effet réagi le ministère chinois des Affaires étrangères. Cette mise en garde fut non moins vivement rejetée par Paris. « Face à la crise du Covid-19, toute notre attention et tous nos efforts doivent être focalisés sur la lutte contre la pandémie », avait rétorqué le Quai d’Orsay.

Probablement que l’on assistera au même type d’échange si l’information publiée par le site en ligne Shang Pao [Up Media], et repérée par Naval News, se confirme.

Ainsi, quand Taipei acheta les six frégates légères furtives auprès de la France, au début des années 1990, la marine taïwanaise dut les équiper avec le système de défense anti-aérienne américain RIM-72C Sea Chaparral, basé sur le missile air-air AIM-9 Sidewinder.

Or, les menaces ayant évolué, il est question de le remplacer par un nouveau dispositif, reposant sur le Sea Bow III, issu du projet local Hsunlien et une variante locale du système de lancement vertical [VLS] Mk41, vendu par Lockheed-Martin.

Cette modernisation telle qu’elle est envisagée par la marine taïwanaise suppose deux choses : l’accord de la France pour modifier les frégates légères furtives afin de pouvoir installer le VLS Mk41 à leur bord et la mise à niveau des logiciels de leur système de combat ainsi que celle de leurs moyens de détection et de communication.

Et, d’après une source militaire citée par Shang Pao, Thales « a offert le prix le plus bas » pour ce programme, alors que d’autres entreprises avaient été sollicitées, comme L3 Harris. Selon le site taïwanais, le devis initial s’élevait à 130 millions d’euros par bateau. A priori, la note serait donc beaucoup moins élevée.

La modernisation des six frégates de la classe Kang Ding doit commencer en 2022, ce qui laissera le temps à l’Institut national des sciences et de la technologie Chung-Shan, qui conduit l’opération, de trouver un accord avec Lockheed-Martin au sujet du VLS Mk41, étant donné que les systèmes livrés à Taïwan doivent être modifiés pour leur permettre de tirer les missiles Sea Bow III et Tien Chien II. Or, le groupe américain réclame des droits de licence pour autoriser un transfert de technologie.

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