Un Rafale a coupé une ligne à moyenne tension dans la région du Castellet

Le 17 février, une patrouille de deux Rafale appartenant à la 4e Escadre de chasse a décollé de la base aérienne de Saint-Dizier pour un vol d’entraînement à très basse altitude [TBA] dans les Alpes-de-Haute-Provence. Seulement, dans les environs du village du Castellet, l’un des appareils a coupé trois câbles d’une ligne à moyenne tension lors de son passage, ce qui privé d’électricité les habitants du secteur pendant quelques heures.

Selon le quotidien La Provence, la chute des câbles a provoqué un début d’incendie, rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers locaux. Quant au pilote du Rafale, il a été contraint de se poser sur la base aérienne d’Orange une dizaine de minutes plus tard. L’armée de l’Air & de l’Espace a ensuite déploré un « incident rarissime ».

Une enquête a été confiée à la gendarmerie de l’Air et le Bureau Enquêtes Accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] aura certainement à se pencher sur cet incident, comme il l’a d’ailleurs fait plusieurs fois ces dernières années.

En juin 2014, au cours d’un vol « TBA », le chef d’une patrouille de deux Mirage F1CR avait coupé deux des six câbles à 225.000 volts d’une ligne électrique à haute tension au niveau du lac de Monteynard, dans la région de Grenoble. Il avait ensuite posé son avion à l’aéroport de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs pendant que son équipier rejoignait la base de Mont-de-Marsan.

Dans son rapport, le BEA-É avait émis trois recommandations à l’intention de l’armée de l’Air & de l’Espace : modifier le chapitre hauteur de vol en circulation aérienne militaire à vue [CAM-V] du Répertoire d’emploi de l’aviation de chasse [REAC] en y intégrant la règle du RCAM [Réglementation de la circulation aérienne militaire ], poursuivre la réflexion sur la mise en place de zones TBA spécifiques pour le vol en montagne, élaborer un guide synthétisant les bonnes pratiques et de le diffuser lors de la formation.

Deux ans plus tôt, lors d’un vol d’instruction en patrouille, un Mirage 2000C avait également sectionné un ligne haute-tension dans les environs de Sisteron, en évoluant à l’altitude de 380 pieds. Le pilote avait également pu ramener son avion à la base d’Orange.

Là, le rapport du BEA-É avait surtout fait des recommandations à la a Direction de la sécurité aéronautique d’État [DSAE], cette dernière devant, en collaboration avec l’institut géographique national [lGN] et RTE, « faire un inventaire exhaustif des lignes électriques afin d’identifier celles constituant un danger important pour la circulation aérienne », « vérifier si elles disposent d’un système de signalisation et dans la négative d’en identifier les raisons » et « d’entreprendre les démarches nécessaires pour que l’ensemble des lignes dangereuses soit doté d’un dispositif de signalisation. »

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