Otan : L’administration Biden restera ferme sur l’exigence de porter les dépenses militaires à 2% du PIB

L’an passé, 20.000 militaires américains étaient attendus en Europe afin de participer l’exercice « Defender Europe 2020 », annoncé comme devant être le plus important des 25 dernières années. Évidemment, la pandémie de covid-19 en affecta l’ampleur qui devait lui être donnée.

Cela étant, deux ans plus tôt, les forces américaines constituèrent le gros des troupes engagées dans l’exercice Trident Juncture 2018, qui était alors plus important organisé par l’Otan depuis 2002. En outre, durant les années de la présidence de Donald Trump, les États-Unis ont maintenu, voire renforcé parfois, leurs effectifs militaires en Europe. Ce qui n’avait pas été le cas de son prédécesseur, la 172nd Infantry Brigade Combat Team ayant été désactivée en mai 2013

Reste que, au sein de l’Otan, le président Trump n’aura pas été un interlocuteur facile. Ayant tardé à afficher son attachement au princide de défense collective [article 5], il s’était surtout attaché à exiger des Alliés qu’ils tinssent l’engagement pris en 2014 de porter leurs dépenses militaires à 2% de leur PIB. Et sans y mettre les formes, comme ce fut le cas lors du sommet de Bruxelles, en juillet 2018. Là, Berlin en prit pour son grade… L’Allemagne « paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie. Comment expliquer cela? Ce n’est pas juste », s’était-il emporté, en faisant référence au projet Nord Stream 2.

Maintenant que M. Trump a quitté la Maison Blanche, son successeur, Joe Biden, entend « réparer » les alliances des États-Unis. Et donc, en premier, les rapports avec l’Otan. Déjà, Washington a déjà réaffirmé son attachement à l’article 5 et suspendu le redéploiement de 12.500 militaires américains d’Allemagne vers d’autres États membres européens [Pologne, Italie et Belgique] qu’avait décidé la précédente administration. S’agissant des relations avec la Russie, un accord a été trouvé pour prolonger de cinq ans l’accord de contrôle des armements stratégiques New Start, qui arrivait à échéance.

Pour autant, il ne sera pas question pour les États-Unis ne revenir sur l’engagement de porter l’effort de défense à 2% du PIB et de dédier 20% des dépenses d’investissement aux équipements. Tel est le message que fera à nouveau passer Lloyd Austin, le nouveau chef du Pentagone, à l’occasion de sa première réunion avec ses homologues de l’Otan, ces 17 et 18 février.

« Je pense que vous allez voir lors de cette conférence ministérielle un réel accent sur la revitalisation de la relation américaine avec l’alliance, un changement de ton et d’approche, et un désir de travailler avec nos alliés et partenaires », a indiqué un responsable du Pentagone, lors d’une conférence de presse donnée le 16 février. Et, désormais, il ne sera plus question pour Washington de prendre des décisions sans consulter préalablement ses alliés, contrairement à la pratique qui avait cours sous l’ère Trump.

Si le ton va donc changer, le fond ne bougera pas. « Nous attendons de tous les alliés qu’ils respectent l’engagement » de porter leur dépenses militaires à 2% du PIB, a fait savoir l’un des responsables du Pentagone. « C’est un engagement que nous avons tous pris. Nous apprécions ceux qui ont évolué dans cette direction, et nous applaudissons cela, mais nous savons tous qu’il reste du travail à faire », a-t-il ajouté.

Sur ce point, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a fait valoir de son côté que le « partage du fardeau concerne également les contributions et les capacités. » Sauf que M. Austin devrait rester inflexible sur la fameuse règle des « 3 C », à savoir « cash, capacité et contributions ». En clair, l’argent est indissociable des deux autres point. « Si nous n’investissons pas suffisamment d’argent aujourd’hui, nous ne serons tout simplement pas prêts pour les défis de demain », a fait valoir le responsable du Pentagone.

Cette normes des 2% n’est pas très pertinente en soi. Avec les conséquences économiques de l’épidémie de covid-19 [et la chute des PIB], certains membres de l’Otan sont dans les clous sans avoir eu à augmenter leurs budgets militaires au-delà de ce qu’ils avaient prévu pour 2020. Tel est le cas de la France [pensions comprises] et celui de la Norvège.

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