La Gendarmerie sollicite l’armée de Terre pour la formation tactique de ses pelotons de surveillance et d’intervention

Le 23 décembre dernier, appelés pour une affaire de violence conjugale à Saint-Just [Puy-de-Dôme], trois gendarmes tombaient sous les balles d’un forcené « survivaliste » armé d’un fusil d’assaut. L’un d’eux était un jeune gendarme adjoint volontaire [GAV] du Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie [PSIG] de la compagnie d’Ambert.

Depuis, la Direction générale de la Gendarmerie nationale [DGGN] a mis en place un groupe de travail afin de déterminer les mesures à prendre pour améliorer les conditions d’intervention des 400 PSIG existants [dont 147 PSIG-Sabre], dont les deux tiers comptent entre 12 et 16 militaires.

Les missions confiées aux PSIG consistent à « prolonger et renforcer, prioritairement la nuit, dans un but à la fois préventif et dissuasif, la surveillance des zones sensibles », à « intervenir en soutien d’unités confrontées à une situation qui nécessite l’engagement de moyens plus substantiels », à « s’impliquer dans l’exécution de la mission de police judiciaire » et, enfin, à « participer » aux activités de renseignement.

« Sélectionnés sur la base du volontariat, les militaires affectés en PSIG reçoivent une formation adaptée et suivent un entraînement particulier. L’exécution des missions confiées à ces unités fait appel à un sens de l’initiative développé, à un tempérament dynamique et volontaire, ainsi qu’à une robustesse et une endurance physique avérées », précise la Gendarmerie nationale.

Cela étant, après le drame de Saint-Just, et alors que quatre gendarmes du PSIG de Saint-Nazaire ont été blessés par balles, ce 15 février, lors de l’interpellation d’un individu suspecté d’avori agressé deux jeunes hommes à l’arme blanche, le directeur général de la Gendarmerie, le général Christian Rodriguez, a annoncé des changements à l’occasion d’un entretien récemment donné à l’association professionnelle nationale de militaires [APNM] « Gendarmes et citoyens ».

« J’ai décidé d’initier la professionnalisation complète des PSIG », a ainsi lancé le général Rodriguez. Ce qui passera par la « substitution » de 2.900 postes de gendarmes adjoints volontaires par des sous-officiers. « Ce qui ne pourra évidemment se concrétiser que dans la durée. Son calendrier fera l’objet d’une attention et d’une analyse précises, en priorisant sans doute les unités isolées et difficilement « renforçables » sous court délai », a-t-il précisé.

Un deuxième axe avancé par le DGGN concerne la formation tactique.

« Au-delà de la question des aptitudes physiques et opérationnelles spécifiques aux missions des PSIG, le retour d’expérience de Saint-Just a surtout souligné des marges de progrès en matière de formation tactique », a estimé le général Rodriguez. « C’est pourquoi j’ai décidé de rénover cette formation tactique au sein des PSIG, notamment en sollicitant l’expertise de l’armée de Terre, pour profiter de l’expérience en opérations extérieures et de la maîtrise tactique de l’engagement sous le feu », a-t-il ajouté.

Sans doute que le DGGN a abordé le sujet lors de son entrevue avec le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le 28 janvier. « Dans un contexte complexe de crise sanitaire, nous avons fait le tour des dossiers sur lesquels nous coopérons au quotidien pour protéger les Français », a commenté ce dernier, via Twitter. « Une séquence des travail dense sur des sujets importants, avec des convergences fortes, entre deux belles maisons qui partagent de nombreuses choses, dont le statut militaire », a répondu le général Rodriguez.

Une autre mesure visera à améliorer les matériels de protection de chaque PSIG. Le général Rodriguez a ainsi évoqué la dotation « d’un pack » par sous-officier, « comprenant gilet lourd, casque et autres équipements ». Cela « constitue un chaniter qui n’est aujourd’hui budgétairement pas à notre portée », a-t-il toutefois admis. « Aussi nous allons chercher à progresser par étapes. Déjà, et à titre d’exemple, une nouvelle housse tactique modulaire 3 en 1 sera prochainement déployée au sein des PSIG en primo-dotation. Cet équipement remplit la fonction de gilet tactique, de housse de gilet pare-balle à port discret et de porte-plaques [‘gilet lourd’). D’autres mesures suivront », a-t-il assuré.

Photo : Exercice « Tuerie de Masse » au Futuroscope. SÈcurisation du site par le PSIG Sabre © SIRPA Gendarmerie

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