Covid-19 : Le Service de santé des Armées et le RMED déploient un module militaire de réanimation à Mayotte

Avec une incidence supérieure à 600 cas de covid-19 pour 100.000 habitants, la situation est préoccupante à Mayotte, alors que les capacités d’accueil en réanimation de l’hôpital de Mamoudzou, le seul de ce département français, est très limitée. Pourtant, à la mi-janvier, tout était encore sous contrôle… Puis l’épidémie est soudainement repartie de plus belle, probablement à cause du variant sud-africain du SARS-Cov-2 [le coronavirus à l’origine de la maladie, ndlr] dont il est dit qu’il est plus contagieux.

Aussi, si, la semaine passée, la Métropole a échappé à un troisième confinement, Mayotte n’y a en revanche pas coupé. Et le ministère des Armées a été sollicité par celui des Solidarités et de la Santé ainsi que par celui de l’Outre-mer pour apporter son aide dans le cadre de l’opération Résilience.

C’est ainsi que, le 7 février, l’envoi à Mayotte d’un « Module Militaire de Réanimation » [MMR] a été annoncé. « Grâce aux personnels soignants du Service de santé des armées [SSA], aux matériels déployés et aux forces réalisant ce déploiement rapide, cinq lits de réanimation vont pouvoir fonctionner simultanément », a précisé le ministère des Armées.

Dans le détail, ce MMR se compose de 31 membres du SSA et de 8 militaires du Régiment médical [RMED] de l’armée de Terre.

Un avion de transport A400M « Atlas » y a acheminé plus d’une tonne de fret, dont des respirateurs, des moniteurs de surveillance multiparamétrique, des appareils d’analyse biologie, etc.

Cette aide des armées permettra ainsi de faire fonctionner cinq lits de réanimation supplémentaires.

Selon l’ex-ministre Dominique Voynet, désormais directrice de l’agence régionale de santé [ARS] de Mayotte, la capacité du service de réanimation de l’hôpital de Mamoudzou avait été portée à 25 lits au 5 février. « Si la situation devenait d’une sévérité extrême, on pourrait aussi ouvrir un hôpital de campagne, mais on n’en est pas là », a-t-elle dit, selon des propos rapportés par l’hebdomadaire Le Point.

Ce n’est pas la première fois que les armées sont sollicitées pour intervenir à Mayotte dans le cadre de l’opération Résilience. En avril dernier, le porte-hélicoptère amphibie [PHA] « Mistral » y avait débarqué un sous-groupement tactique [SGTE] de la 9e Brigade d’Infanterie de Marine [BIMa] pour renforcer le Détachement de la Légion étrangère [DLEM] tandis que le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] Champlain fit la navette avec la Réunion pour acheminer du matériel et des consommables médicaux.

Un mois plus tard, dix lits de réanimation sur les 30 de l’hôpital militaire de campagne [EMR-SSA] qui avait été mis en place à Mulhouse avaient été envoyés à Mayotte, avec quatre équipes du SSA composées chacune d’un médecin anesthésiste, de 5 infirmiers et de 4 aide-soignants.

Photo : Ministère des Armées

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