Barkhane / Takuba : Les forces spéciales suédoises bientôt à pied d’oeuvre au Mali

Pour le moment, le groupement de forces spéciales européennes « Takuba », placé sous l’autorité de la force française Barkhane, compte deux groupes. Ainsi, le premier, franco-estonien [Task Group – TG – n°1] a déjà connu le baptême du feu en accompagnant au combat l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention [ULRI] n°4 de l’armée malienne. Quant au second, franco-tchèque [TG2], il vient d’entamer un partenariat opérationnel avec l’ULRI n°2 à Menaka.

Un troisème groupe sera bientôt pied d’oeuvre, avec le déploiement quasiment achevé au Mali d’environ 150 militaires des forces spéciales suédoises. Ces derniers seront appuyés par trois hélicoptères UH-60 Black Hawk ainsi que par un avion de transport C-130 Hercules, basé à Niamey [Niger]. Cet effectif pourrait, en cas de besoin, être porté à 250 hommes.

Notre « tâche principale […] est d’agir en tant que force de réaction rapide si quelque chose arrive. Sinon, notre objectif est d’assister, de conseiller et d’accompagner les forces de sécurité maliennes », a expliqué le général Anders Löfberg, chef des forces spéciales suédoises.

Le mandat des forces spéciales suédoises au Mali doit s’achever le 31 décembre 2021. Sans doute sera-t-il prolongé par la suite.

À noter que le communiqué publié par l’état-major suédois pour annoncer ce déploiement au Mali ne mentionne pas explicitement l’envoi d’une équipe chirurgicale, comme cela avait pu être évoqué auparavant.

Le déploiement de trois UH-60 Black Hawk permettra de soulager par ailleurs le groupement aéromobile de Barkhane, lequel s’appuie sur 16 appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ainsi que sur 3 CH-47D CHinook britanniques. Un format trop juste pour un théâtre des opérations aussi vaste que l’Europe.

« Le colonel qui commande le groupement d’hélicoptères doit quotidiennement résoudre un véritable Tetris pour déterminer comment à la fois appuyer telle opération, assurer l’évacuation sanitaire de telle autre ou réagir à toute demande d’opération d’opportunité car à chaque fois qu’arrive un renseignement estimé pertinent, il faut l’exploiter au plus vite pour obtenir un résultat face à l’ennemi », avait expliqué le général Marc Conruyt, le commandant de la force Barkhane, lors d’une audition parlementaire, en décembre.

Par ailleurs, outre la force Takuba, les forces suédoises participent aussi à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], avec 215 Casques bleus. Elles sont également engagées dans la mission de l’Union européenne EUTM Mali, qui vise à former les soldats maliens, avec huit militaires.

« La participation de la Suède avec d’autres nations fait partie d’un engagement à long terme pour promouvoir la sécurité au Mali afin de parvenir à terme à un développement durable et pacifique dans le pays », fait valoir l’état-major suédois.

La contribution de Stokholm aux opérations menées au Sahel ne va pas forcément de soi au premier abord, étant donné que les priorités suédoises en matière de défense concernent davantage les activités militaires russes dans la région de la Baltique.

D’autres forces spéciales européennes sont attendues au Sahel pour se joindre au groupement Takuba. L’Italie continue ses travaux de planification pour le déploiement de 200 militaires et de 8 hélicoptères de manoeuvre. Déploiement qui devrait se concrétiser en mars prochain. Selon la ministre française des Armées, Florence Parly, la Danemark, le Portugal, l’Ukraine, la Grèce et la Hongrie envisagent également des contributions.

Photo : État-major suédois

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