La Marine a vérifié « l’immunisation » du porte-avions Charles de Gaulle contre certains types de mines

Si ses marins seront immunisés contre la covid-19 après avoir été vaccinés, il fallait s’assurer que le porte-avions « Charles de Gaulle » le soit aussi… mais contre certains types de mines marines. D’autant plus que, au regard du profil de la mission Clemenceau 21 qu’il entamera très prochainement, certaines régions présentent un risque dans ce domaine, en particuliers celles situés aux abord des détroits de Bab el-Mandeb [en mer Rouge] et d’Ormuz.

Il existe deux grandes catégories de mines marines. Les plus simples sont celles dites à « contact », c’est à dire qu’elles explosent dès qu’elles touchent la coque d’un navire [mines à orin, par exemple]. Les plus compliquées [et donc plus dangereuses] sont celles dites à « influence » car elles se déclenchent en fonction d’un élément précis, qui peut être la masse magnétique d’un navire, le bruit de ses machines et de ses hélices ou bien la variation de pression de l’eau causée par son passage.

Pour contrer de tels dispositifs, en particulier magnétiques, il a été imaginé le concept « d’immunisation ». Concept qui n’est pas nouveau puisqu’il a été imaginé au lendemain de Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, l’idée est de compenser une anomalie magnétique localisée et causée par l’interaction des parties ferromagnétiques d’un navire avec le champ magnétique terrestre par des circuits électriques appelés « boucles d’immunisation » ou « boucles magnétiques ».

Le porte-avions Charles de Gaulle est donc doté d’un tel système, qu’il lui a fallu tester et éprouver avant son prochain départ en mission. Ce qui, après plusieurs reports dus aux conditions météorologiques, a été effectué avec succès, le 27 janvier dernier, dans la rade de Toulon.

« L’opération, d’un point de vue technique, consistait à faire transiter, au sein d’un réseau de câbles, un courant électrique destiné à compenser le champ magnétique du navire et à éviter ainsi le déclenchement de mines à proximité. Ces essais avaient donc pour but de mesurer avec précision la signature magnétique du porte-avions et d’ajuster ses paramètres d’immunisation », a ainsi effet indiqué la Marine nationale, le 5 février.

Une telle opération n’est pas aussi simple. En effet, explique cette dernière, le « passage sur la chaine de mesure nécessite une manœuvre précise dans une espace très restreint [quelques longueurs de bâtiments], un enchainement de retournements et de changements d’allure très vifs pour passer de zéro à plus de 6 nœuds sur le rail de mesure, avec une tolérance inférieure à 10 mètres. »

Cela étant, l’un des dangers auxquels sera éventuellement confronté le porte-avions « Charles de Gaulle » et son escorte pourrait être celui des « engins explosifs improvisés flottants », utilisés par les rebelles Houthis et dont le recours est régulièrement dénoncé dans les différents rapports du groupe d’experts des Nations unies du Comité des sanctions 2140 [Yémen].

Pour aller plus loin :

Photo : Marine nationale

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