Dassault Aviation va livrer 12 Rafale F3R de plus à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2025

Étant donné que sur les 18 Rafale F3R destinés à la Grèce, 12 seront prélevés sur la flotte de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], par ailleurs soumise à une intense activité opérationnelle, la ministre des Armées, Florence Parly, avait annoncé, en octobre, qu’une commande serait notifiée à Dassault Aviation « d’ici la fin de l’année 2020 » pour remplacer les exemplaires cédés à la force aérienne grecque. Mais encore fallait-il la confirmation des intentions d’Athènes…

La situation s’étant débloquée le 25 janvier, la ministre n’aura donc pas perdu de temps. Quatre jours plus tard, à l’occasion d’une visite à Argonay, où est implantée l’usine de Dassault Aviation qui produit des systèmes de commandes de vol, Mme Parly a donc attribué un nouveau contrat portant sur la livraison de 12 Rafale F3R d’ici 2025, ce qui permettra ainsi de « maintenir les capacités de l’armée de l’Air & de l’Espace au meilleur niveau. »

Au total, Dassault Aviation aura donc bien 18 Rafale à produire dans les quatre ans à venir. « Cette commande permettra d’assurer la pérennité de votre plan de charge et de celui de vos sous-traitants jusqu’à la fin de l’année 2025 », a en effet souligné Mme Parly, notant que l’assemblage d’un Rafale par mois représentait 7.000 emplois, non seulement chez Dassault Aviation mais aussi chez les 500 PME impliquées dans ce programme.

Pour ne pas impacter trop fortement les capacités de l’aAE tout en honorant le contrat signé par Athènes, les livraisons des Rafale d’occasion à la force aérienne grecque se feront en deux temps : 6 avions lui seront remis dès l’été prochain, puis les 6 derniers suivront en avril 2023. Entretemps, 6 Rafale neufs lui seront livrés.

Par ailleurs, la commande annoncée par Mme Parly complètera celle des 28 avions déjà prévus par la Loi de programmation militaire 2019-25 et devant être produits à partir de décembre 2022. Ce qui fait que l’aAE disposera bien de 129 Rafale d’ici 2025, comme attendu.

Quoi qu’il en soit, la vente des 12 Rafale d’occasion à la Grèce rapportera 400 millions d’euros au ministères des Armées. Cette somme servira évidemment à financer une partie des 12 avions qu’il vient de commander. Reste à voir comment il se fera pour trouver le reste…

Sur ce point, Mme Parly a seulement indiqué que cette commande sera financée « dans le cadre de la Loi de programmation militaire, dont les crédits seront abondés par le produit de la cessions des avions d’occasion à la Grèce ».

Et de rappeler, dans un entretien donné au journal « Les Échos » [édition du 29 janvier] : « Nous investissons 110 milliards entre 2019 et 2023. Ce qui compte, ce sont les crédits de paiement et là, nous respectons la Loi de programmation militaire à l’euro près. »

Or, si elle précise effectivement le niveau du budget des armées jusqu’en 2023, la LPM ne dit rien pour 2024 et 2025, si ce n’est que la trajectoire financière devra être précisée à l’occasion d’une « actualisation » dont les détails seront connus d’ici la fin de cette année.