Le ministre grec de la Défense confirme l’intention d’Athènes d’acquérir au moins 22 avions F-35

Hormis très probablement les responsables militaires turcs, tout le monde ne se félicite pas de la signature du contrat relatif à l’achat de 18 avions de combat Rafale par la Grèce… Tel est ainsi le cas de l’Observatoire des armements [Obsarm].

« La France vend des Rafale à la Grèce. Un succès économique ? Difficile pourtant de s’en réjouir. Un contrat en contradiction avec la Position commune de l’UE sur les exportations d’armement que la France a adoptée », a en effet réagi cette association, Que dira-t-elle quand Athènes signera une commande d’avions F-35 auprès des États-Unis?

En effet, dans un entretien donné à la chaîne de télévision Alpha TV, le ministre grec de la Défense, Nikolaos Panagiotopoulos, a précisé que l’objectif était de doter la force aérienne grecque de 40 nouveaux avions de combat au total. Ce qui fait que, après la commande des 18 Rafale, Athènes envisage l’acquisition de 22 autres appareils, qui devraient donc être des F-35 américains.

« Nous en aurons 18 [avec les Rafale]. Tôt ou tard, nous discuterons de l’achat de F-35. À un moment donné, nous passerons à des avions de cinquième génération, et le principal avion de l’Otan de ce type est le F-35 », a affirmé M. Panagiotopoulos. « Je rappelle également que le programme de conversion des F-16 au standard ‘Viper’ se poursuit. […] Pour les sept prochaine années, nous transformerons 8 à 12 F-16 en Viper par an », a-t-il ajouté.

Avec ces programmes, la force aérienne grecque sera en capacité de prendre l’ascendant sur son homologue turque, laquelle est pour le moment privée de F-35A après la décision de l’administration Trump d’exclure Ankara de ce programme. Qui plus est, il n’est pas question d’une quelconque modernisation des F-16 turcs.

La Turquie « comprend que la Grèce se renforce rapidement et de manière décisive » et « l’acquisition des Rafale va déjà modifier l’équilibre en faveur de la partie grecque », a fait observer M. Panagiotopoulos. « L’autre camp n’a pas les armes qu’emportent ces avions », a-t-il insisté, avant de faire le voeu qu’elles n’auront jamais à être utilisées.

Cela étant, le site spécialisé grec DefenceReview a estimé qu’il serait sans doute préférable de commander un autre lot de Rafale afin d’en équiper un second escadron, plutôt que d’acquérir des F-35. Et d’expliquer que l’avion de Lockheed-Martin souffre encore de problèmes de « jeunesse », que ses coûts de possession demeurent élevés et que les éventuelles livraisons dépendront des capacités de production.

Par ailleurs, le ministre grec a aussi abordé le dossier des quatre frégates qu’Athènes entend acquérir pour renforcer ses forces navales. Lors de la signature des contrats « Rafale », la ministre française des Armées, Florence Parly, n’a pas soumis une nouvelle proposition concernant les Frégates de défense et d’intervention [FDI] Belh@rra. Mais « elle nous a assuré que cela serait imminent », a confié le responsable grec.

Cela étant, Athènes attend d’autres propositions de la part de l’Allemagne, de l’Espagne, des Pays-Bas, des États-Unis, et du Royaume-Uni avant de se prononcer, a précisé M. Panagiotopoulos.

Plusieurs aspects seront à prendre en compte. En premier lieu, il est question que cette commande puisse profiter à l’industrie navale grecque, c’est à dire que les navires commandés devront être en partie construits en Grèce. Ensuite, Athènes souhaite pouvoir disposer d’une capacité provisoire. Comme ce programme prendre en moyenne six à sept ans, les soumissionnaires devront « proposer une solution intermédiaire, avec deux frégates d’occasion en bon état, éventuellement modernisés », a conclu le ministre grec.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]