Mme Parly confirme que le porte-avions Charles de Gaulle mettra le cap vers la Méditerranée orientale [MàJ]

Lors des cérémonies du 11 novembre, le chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier, avait indiqué au président Macron que le groupe aéronaval formé autour du porte-avions « Charles de Gaulle » mettrait le cap vers la Méditerranée orientale, puis vers le golfe Persique lors de son prochain déploiement, en février 2021. Ce qu’a confirmé la ministre des Armées, Florence Parly, devant les députés, ce 12 janvier.

Évidemment, eu égard aux évènements de ces dernières semaines, avec les activités de prospection turques dans des zones maritimes revendiquées par la Grèce et la République de Chypre, on pouvait penser que la présence du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée orientale allait être présenté comme une marque de soutien à l’endroit d’Athènes et de Nicosie, que Paris soutient face à Ankara. Mais tel n’est pas l’angle qu’a choisi la ministre pour présenter ce futur déploiement.

« La prochaine mission du porte-avions Charles de Gaulle sera de renforcer notre dispositif, dans le cadre de l’opération Chammal », a affirmé Mme Parly, en évoquant la participation française à la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. « Le groupe aéronaval se déploiera ainsi au premier semestre 2021 en Méditerranée et dans l’Océan indien. Cet engagement démontre, s’il en était besoin, notre volonté à lutter en permanence et sans condition contre le terrorisme », a-t-elle ajouté.

Actuellement, la force Chammal compte quatre Rafale déployés en Jordanie, ainsi que sur ceux de l’escadron de chasse 1/7 Provence, basé aux Émirats arabes unis [BA 104 d’al-Dhafra, avec 6 appareils].

Si l’année 2020 a été marquée par quelques frappes réalisées par ces chasseurs-bombardiers [notamment depuis le territoire jordanien ndlr], l’activité de la force Chammal est, en moyenne, d’une quinzaine de sorties par semaine… Aussi, et même si la France évoque une « forme de résurgence » de Daesh au Levant, la présence du porte-avions avec  son groupe aérien embarqué en Méditerranée orientale devrait surtout donner lieu, comme l’an passé, à des interactions avec les forces grecques, chypriotes et israéliennes.

Cela étant, en terminant un tour d’horizon des opérations en cours, Mme Parly a tenu à « réaffirmer toute la vigilance des armées françaises en mer Méditerranée. » Et d’ajouter : « Nous avons constaté en 2020, qu’elle était devenue le théâtre de nombreuses tensions, rivalités, de convoitises, devrais-je même dire. Par ses actions nationales comme à travers l’opération IRINI, conduite par l’Union européenne, la France défend le respect du droit international, la France défend le principe de libre navigation face à des acteurs qui n’hésitent pas à les remettre en cause. Avec nos partenaires, nous redoublerons d’attention dans cette zone en 2021. »

Quoi qu’il en soit, ce déploiement du groupe aéronaval français devrait coïncider avec la reprise des discussions entre Athènes et Ankara au sujet de leurs différends territoriaux et de l’exploitation des ressources gazières. Ces pourparlers avaient été interrompus en 2016.

Par ailleurs, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, semble avoir changé de ton depuis le début de cette année. Ce 12 janvier, il s’est dit prêt à « remettre sur les rails » les relations entre son pays et l’Union européenne, tumultueuses depuis plusieurs mois. « Faire de 2021 une année de succès pour les relations entre l’UE et la Turquie est à notre portée. Nous pouvons y arriver en travaillant avec une vision à long terme, loin des préjugés et des appréhensions », a-t-il dit.

Plus tôt, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, avait affirmé que la Turquie était prête à « normaliser » ses rapports avec la France, alors que les sujets de contentieux se sont accumulés entre les deux pays.

« Au final, nous avons eu une discussion téléphonique constructive, avec mon homologue Jean-Yves Le Drian, et nous nous sommes mis d’accord pour travailler sur une feuille de route pour normaliser nos rapports », avait affirmé M. Cavusoglu.

MàJ : Propos de Mme Parly sur la défense du principe de libre navigation

Photo : Marine nationale

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