Le Royaume-Uni envisage de rejoindre le projet de char franco-allemand en tant qu’observateur

Le partage des tâches à 50-50 entre les industriels français et allemand pour le programme de char de combat du futur [MGCS – Main Ground Combat System], dont la direction est assurée par l’Allemagne, aura été laborieuse. Et c’est la raison pour laquelle aucun autre partenaire européen n’a été admis, à ce stade, à y participer, comme l’auraient souhaité l’Italie et la Pologne.

Ce qui fait Rome a fait part de son intention de lancer son propre programme de char de combat, en y associant des partenaires européens [comme la Pologne], voire extra-européens [dont Israël et les États-Unis]. « Il s’agit de ne pas perdre de terrain par rapport à l’initiative franco-allemande si elle ne s’ouvre à aucun autre partenaire », fit ainsi valoir Giulio Calvisi, le secrétaire d’État italien à la Défense.

Cela étant, un autre pays s’interroge sur l’avenir de ses chars de combat : le Royaume-Uni. Ces dernières semaines, tout a été dit, ou presque, à ce sujet, des rumeurs, relayées par la presse, ayant fait état d’un possible retrait de la totalité des 227 Challenger 2 de la British Army, alors en attente d’être modernisés dans la cadre du Life Extension Program [LEP].

« Nous savons qu’un certain nombre de décisions audacieuses doivent être prises afin d’assurer correctement la sécurité du Royaume-Uni et de rééquilibrer les capacités militaire pour faire face aux nouvelles menaces auxquelles nous sommes confrontées », avait en effet confié une source gouvernementale au quotidien The Times.

Puis, plus tard, le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, assura qu’il n’en serait rien. Ou, du moins, que la British Army conserverait des Challenger 2… mais sans en préciser le nombre. Mais il n’en reste pas moins que les exemplaires qui seront conservés auront à être modernisés, très certainement par RBSL, la co-entreprise créée par l’allemand Rheinmetall, qui est par ailleurs impliqué dans le programme MGCS, et BAE Systems.

Visiblement, et si l’on en croit les échos rapportés par Defense News, le Royaume-Uni entend garder une capacité de chars de combat puisqu’il souhaiterait rejoindre le projet franco-allemand en tant qu’observateur.

Un porte-parole de Krauss-Maffei Wegmann, associé au français Nexter Systems au sein de KNDS, a dit être au courant des discussions en cours visant à donner à Londres ce statut d’observateur. Discussions qui ont été confirmées à demi-mots par le ministère allemand de la Défense.

« Le programme MGCS a été lancé dans une approche européenne, en étant ouvert à d’autres nations. […] Accueillir de nouveaux membres est conforme aux aspirations de l’Allemagne visant à encourager la consolidation dans l’industrie européenne de l’armement », a commenté un porte-parole du ministère allemand de la Défense auprés de Defense News.

Un statut d’observateur, au stade où en est le projet, permettrait au Royaume-Uni de prendre date pour la suite, en étant informé des évolutions conceptuelles du MGCS. Et aussi à l’industrie allemande, en particulier Rheinmetall, de prendre plus de poids dans le projet, via la co-entreprise RBSL…

En attendant, il s’agit pour la British Army de pouvoir la modernisation de ses Challenger 2, afin de pouvoir les maintenir jusqu’en 2035/2040… Soit quand le MGCS commencera à entrer en service.

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