Le porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth a atteint sa capacité opérationnelle initiale

Depuis le retrait des avions de combat Harrier II et la fin du porte-aéronefs HMS Ark Royal [puis celle du HMS Illustrious], la Royal Navy n’avait plus de capacités aéronavales dignes de ce nom. Mais elle vient de les récupérer – en partie du moins – depuis quelques jours.

En effet, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé, comme il était attendu, que la capacité opérationnelle initiale [IOC] du porte-avions HMS Queen Elizabeth venait d’être prononcée. Ce qui signifie que ce navire est désormais prêt à être déployé avec son groupe aéronaval, sans toutefois avec l’ensemble de ses capacités.

Affichant 62.000 tonnes de déplacement [pour 280 mètres de long et 70 mètres de large] et pouvant embarquer une quarantaine d’aéronefs, ce porte-avions britannique a pour le moment des accents américains puisque l’US Marine Corps [USMC] fournit une partie des appareils mis en oeuvre lors de son premier déploiement, faute F-35B [version STOVL, c’est à dire à décollage court et à atterrissage vertical de l’avion de Loockeed-Martin], en nombre suffisant au sein des forces britanniques.

Quoi qu’il en soit, explique le MoD, cette IOC « signifie que tous les éléments du Carrier Strike Group [groupe aéronaval, ndlr], des avions de combat aux systèmes radar, en passant par les armes anti-navires, ont été réunis et exploités avec succès », notamment à l’occasion de récents exercices interalliés majeurs, comme Joint Warrior, organisé au large de l’Écosse en octobre dernier.

À cette occasion, 14 F-35B [dont ceux du VMFA-211 « The Wake Island Avengers » de l’USMC et du 617 Squadron « The Dambusters » de la RAF] ainsi que 8 hélicoptères Merlin avaient pris place à bord du HMS Queen Elizabeth, dont l’escorte était composée de deux contre-torpilleurs de type 45, de deux frégates de type 23, d’un sous-marin, d’un destroyer américain et d’une frégate néerlandaise. Le dispositif avait été complété par des navires auxiliaire de la Royal Fleet Auxiliary.

Un autre jalon passé, souligne le MoD est la possibilité de « déployer des capacités de guerre anti-sous-marine telles que des frégates et des destroyers, ainsi que des aéronefs à voilure fixe et tournante, y compris des hélicoptères Merlin, pour opérer aux côtés du porte-avions. »

Cette IOC est une « étape extrêmement importante pour le HMS Queen Elizabeth, la Royal Navy et l’ensemble du pays. Cette réalisation témoigne de la détermination de nos marins et de notre industrie qui a fourni cette capacité militaire de premier ordre, détenue par une poignée de pays seulement », s’est réjoui Jeremy Quin, le ministre délégué aux acquisitions de défense.

Concrètement, et selon son commandant, le contre-amiral Steve Moorehouse, cette IOC veut dire que groupe aéronaval formé autour du HMS Queen Elizabeth peut être déployé au bout de cinq jours de préavis « pour défendre les intérêts britanniques. »

Mais, a-t-il ajouté, elle n’est qu’un « début » car « au cours des prochaines années, nous améliorerons les capacités du Carrier Strike Group, avec d’avantage d’avions britanniques, de nouvelles capacités et une plus grande expérience. »

Justement, l’acquisition de cette expérience passera par le premier déploiement du porte-avions britanniques. Déploiement dont les dates n’ont pas encore été précisées. Mais il est avancé qu’il se rendra en Méditerranée, dans le golfe Persique et dans la région Asie-Paficique, très probablement en mer de Chine méridionale, revendiquée dans sa quasi-totalité par Pékin, aux dépens de ses voisins qui y ont des prétentions.

D’ailleurs, le ministère chinois de la Défense a d’ores et déjà prévenu la Royal Navy. « L’Armée populaire de libération prendra les mesures nécessaires pour protéger la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts [de la République populaire de Chine] ainsi que pour sauvegarder la paix et la stabilité dans la région », a-t-il fait savoir, le 31 décembre.

Photo : © Royal Navy

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