Barkhane : Deux militaires du 2e Régiment de Hussards tués par un engin explosif improvisé vers Menaka

Alors que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM] venait de revendiquer l’attaque ayant coûté la vie à trois militaires du 1er Régiment de Chasseurs [RCh] vers Hombori [Mali], cinq jours plus tôt, une information selon laquelle un véhicule de Barkhane aurait été touché par un engin explosif improvisé dans le secteur de Menana a circulé via les réseaux sociaux.

Ce qui a été confirmé, quelques heures plus tard, par l’État-major des armées [EMA]. « Aujourd’hui, en milieu de matinée, lors d’une patrouille de reconnaissance et de renseignement au nord de Ménaka, un véhicule blindé léger [VBL] de la Force Barkhane, armé par trois militaires, a été atteint par un engin explosif improvisé », a-t-il en effet indiqué.

Malheureusement, deux des militaires à bord du VBL – le sergent Yvonne Huynh et le brigadier Loïc Risser, du 2e Régiment de Hussards [RH], ont succombé à leurs blessures. Le troisième se trouve dans un état stable et son pronostic vital n’est pas engagé.

Immédiatement après l’attaque, des « moyens d’observation et de protection aérienne ainsi qu’une force rapide de réaction au sol ont aussitôt été déployés afin de garantir la protection des éléments », a précisé l’EMA.

« Le Président de la République rend hommage à la mémoire de ces soldats, morts pour la France dans l’accomplissement de leur devoir. Il partage la douleur de leurs familles, de leurs proches et de leurs frères d’armes et les assure de la gratitude et de la solidarité de la Nation », a fait savoir l’Élysée. Et d’ajouter : Il « réaffirme la détermination de la France dans son combat contre le terrorisme. Il salue le courage de nos soldats et les assure de sa confiance et de son soutien face à cette nouvelle épreuve. »

De son côté, la ministre des Armées, Florence Parly, « s’incline avec respect devant la mémoire de ces deux militaires morts pour la France » et « rend hommage à la force de leur engagement, leur courage et leur don de soi qui font honneur à la bravoure des hussards de Chamborant dont les missions de renseignement sont indispensables à la conduite des opérations. »

« La motivation, la pugnacité et l’abnégation des militaires français demeurent intactes face aux groupes terroristes, filières de Daesh et d’al-Qaïda, qui sèment terreur et chaos au Mali et au Sahel », a encore assuré la ministre.

Le sergent Huynh est la première femme militaire française à perdre la vie au Mali. Né le 18 avril 1987 à Trappes, elle avait d’abord rejoint le 5e Régiment du Génie en tant que réserviste, avant de s’engager le 7 novembre 2006 au sein du 3e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa], avec lequel elle effectuera sa première opération extétieure [opex], au Tchad, dans le cadre de l’opération Épervier.

Après un temps passé à la Réunion, en tant que chef de groupe au sein du régiment du service militaire adapté, Yvonne Huynh avait réussi, en 2017, les tests de sélection pour rejoindre le 2e Régiment de Hussards pour servir au sein d’une équipe de recueil de l’information.

« Déterminée et particulièrement travailleuse », selon sa hiérarchie, Yvonne Huynh fut promue sergent en août 2018, pour « ses excellentes dispositions et ses qualités militaires. » Déployé une première fois au Mali l’année suivante, au titre de l’opération Barkhane, elle avait « accompli une très belle mission ».

Pacsée et mère d’un jeune garçon, le sergent Yvonne Huynh était titulaire de la médaille de la Défense nationale échelon « or », de la médaille de la protection militaire du territoire et de la médaille Outre-Mer avec agrafes Tchad et Sahel.

Le brigadier Loïc Risser avait rejoint le 2e Régiment de Hussards quelques mois avant le sergent Huynh. Né le 24 novembre 1996 à Saint-Louis [Haut-Rhin], et particulièrement motivé par le métier dees armes, il « démontre d’emblée un grand investissement dans l’accomplissement des missions qui lui sont confiées et un esprit particulièrement curieux », tout en faisant preuve d’un excellent esprit de camaraderie, selon l’armée de Terre.

Engagé dans l’opération Sentinelle en 2017, le brigadier Risser avait déjà une riche expérience opérationnelle étant donné que cette mission au Mali était sa troisième depuis 2018.

Célibataire et sans enfant, le brigadier Loïc Risser était titulaire de la médaille de la Défense nationale échelon « bronze », de la médaille Outre-Mer avec agrafe Sahel et de la médaille de la protection militaire du territoire.

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