Une attaque jihadiste a fait au moins une trentaine de tués parmi les forces syriennes à Deir Ez-Zor

En mars 2019, l’État islamique [EI ou Daesh] fut défait à Baghouz par les Forces démocratiques syriennes [FDS] et la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Ce qui marqua la fin du « califat » qu’il avait établi cinq ans plus tôt sur un territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak.

Depuis, et même si elle a perdu son chef, Abu Bakr al-Baghdadi, lors d’une opération des forces spéciales américaines, l’organisation terroriste n’a pas totalement disparu. Loin de là. Un rapport des Nations unies publié l’été dernier a ainsi estimé qu’elle disposerait encore d’au moins 10.000 combattants qui, « toujours actifs en Irak et en Syrie », sont « organisés en petites cellules. » Et d’ajouter qu’ils « se déplacement librement de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. »

Toujours selon le même document, l’EI s’est lancé dans une « guerre d’usure », en s’attaquant aux forces locales, en incendiant les récoltes appartenant à des minorités ethniques et en commettant des assassinats ciblés, notamment contre des personnalités politiques. Le tout en profitant de la moindre occasion que les circonstances peuvent lui offrir. Comme, par exemple, la pandémie de covid-19, laquelle a imposé des restrictions au déploiement des forces de sécurité.

Et, au cours du premier semestre 2020, il a été constaté une « recrudescence des activités terroristes », tant en Irak qu’en Syrie, où l’EI dispose de cellules dormantes à Homs, Deir ez-Zor et Hassaké ainsi que, dans « une moindre mesure », à Deraa et dans la région désertique à l’est de Soueida. » Cellules qui, rapportent l’ONU, ont « attaqué des installations de production d’énergie et des convois militaires, installé des points de contrôle et commis des assassinats. »

Le 13 décembre, les forces pro-gouvernementales syriennes, avec l’appui de chasseurs-bombardiers russes, ont lancé une nouvelle offensive contre l’EI dans la Badiya, plus précisément dans le triangle Alep – Hama – Raqqa, où les jihadistes ont multiplié ces derniers mois les embuscades, notamment sur les voies d’approvisionnement et les grands axes routiers. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [OSDH], les combats auraient fait au moins 22 tués, dont 15 dans les rangs de Daesh. Et 70 frappes aériennes ont été effectuées.

Dans le même temps, les forces gouvernementales syriennes ont mené des opérations contre l’EI au sud de la ville de Deir ez-Zor pendant que les milices chiites, dont le Hezbollah libanais, lançaient une offensive en direction d’al-Mayadine, près de la frontère irakienne.

C’est donc dans ce contexte qu’une attaque meutrière a été commise contre un bus, le 30 décembre, à Deir ez-Zor.

Selon l’agence de presse officielle Sana, « 25 citoyens » auraient été tués et 13 autres blessés dans une « attaque terroriste », qu’elle a attribuée à des « cellules » de l’EI dans la région. Mais à en croire l’OSDH, ces « citoyens » seraient en réalité des militaires de la quatrième division de l’armée syrienne. Et le bilan serait nettement plus lourd puisqu’il est question d’au moins « 37 tués », dont 8 officiers, et d’une dizaine de blessés dont certains seraient dans un « état critique ».

Toujours d’après l’OSDH, les assaillants ont d’abord fait exploser une bombe en bordure de route reliant Deir-ez-Zor à Homs, avant d’ouvrir le feu sur l’un des bus faisant partie d’un convoi de l’armée syrienne. Deux autres véhicules ont réussi à s’extraire de cette embuscade. Par la suite, la même source a fait de plus de 60 frappes aériennes russes contre des positions jihadistes repérées dans le secteur.

Quoi qu’il en soit, depuis mars 2019, plus de 1.300 soldats syriens et miliciens chiites ont perdu la vie lors de combats contre l’EI, dont un général russe, tué par un engin explosif improvisé près de Deir ez-Zor, en août dernier. De son coté, l’organisation jihadiste aurait perdu environ 600 combattants.

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