À cause de la pandémie de covid-19, Lockheed-Martin a livré moins d’avions F-35 qu’initialement prévu

La semaine dernière, l’Aeronautica Militare a reçu un nouveau F-35A, sorti des lignes d’assemblage du site de production de Cameri [FACO – Final Assembly and Check Out], exploité conjointement par Leonardo et Lockheed-Martin. Il s’agissait du 123e appareil livré en 2023.

Or, début janvier, pour le groupe américain, l’objectif était de livrer 141 appareils à ses différents clients… Seulement, la pandémie de covid-19 est passée par là. En effet, l’approvisonnement des chaînes d’assemblage a d’autant plus été impacté par les mesures sanitaires que ces dernières se sont appliquées à des périodes différentes selon les pays d’origine des sous-traitants.

Cette situation a ainsi conduit Lockheed-Martin à réduire la production de son usine de Fort Worth, à aménager ensuite les périodes d’activité en les modulant en fonction des approvisionnements et à revoir à la baisse le nombres d’avions pouvant être livrés en 2020. En mai, l’industriel avait ainsi annoncé que la cible serait réduite de 18 à 24 exemplaires, avec le risque de voir les coûts de production augmenter. En outre, des mesures pour soutenir les sous-traitants ont dû être prises. Ainsi, il a dit avoir accéléré les paiements pour plus de 400 de ses fournisseurs.

Un tel mécanisme avait été décrit dans un rapport du Sénat sur les conséquences de la pandémie sur la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] française, publié l’été dernier. « On croit parfois que les grands groupes ont une assise qui les met à l’abri d’une crise conjoncturelle, même violente, et qu’en tout état de cause l’État viendrait à leur secours si elles étaient dans une impasse, selon l’adage du ‘too big to fail’. Mais la faillite n’est pas le seul risque qui guette les grands groupes. Si les maillons de leurs chaînes d’approvisionnement cassent, ils peuvent se retrouver en grande difficulté », y était-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, Lockheed-Martin a néanmoins réussi à atteintre la fourchette haute de son objectif revu à la baisse en mai puisque 123 F-35 ont pu être livrés, au lieu de 121. Dans le détail, les forces américaines ont reçu 74 appareils et 31 ont été réceptionnés par les partenaires internationaux du programme. Enfin, 18 unités ont été livrés aux autres clients.

Reste maintenant quand le retard pourra être résorbé… Car c’est l’équivalent d’un escadron de F-35 qui n’est pas sorti des lignes d’assemblage cette année. D’après Defense News, Lockheed-Martin atteindrait son calendrier initial de production en 2023. Ce qui pourrait avoir éventuellement des conséquences sur la modernisation de certaines forces aériennes.

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