La force aérienne italienne a reçu ses deux premiers avions d’entraînement T-345A HET

En France, les programmes FOMEDEC et MENTOR visent à réduire le temps de formation des pilotes de chasse de l’armée de l’Air & de l’Espace en misant sur le turbopropulseur Pilatus PC-21. Mais cette approche n’est pas privilégiée de l’autre côté des Alpes.

Ainsi, un élève-pilote italien commence son cursus par une phase de formation initiale à l’Accademia Aeronautica de Pozzuoli [près de Naples], au sein de la 70e escadre, dotée notamment d’avions SF.260EA. Puis, il est ensuite affecté à la 61e escadre, basée à Galatina [près de Lecce] pour les trois phases suivantes. La seconde déterminera son orientation [chasse, transport, hélicoptères ou drones].

Dans le cas où ses aptitudes lui permettent d’envisager de prendre les commandes d’un avion de combat ou celles d’un drone, il suivra alors la phase 3 afin d’obtenir son brevet de pilote militaire [BPM]. Cette partie de la formation se fait avec des avions d’entraînement à réaction de type Aermacchi MB339. Enfin, il terminera son cursus par une phase appelé LIFT [Lead In to Fighter Training], au cours de laquelle il aura à assimiler les fondamentaux du combat aérien à bord d’un T-346A [50 à 60 heures de vol] et sur simulateur.

Cela étant, l’Aeronautica Militare va apporter quelques changements dans les années à venir. Ainsi, il est question de transférer la phase 4 de la base de Galatina vers celle de Decimomannu [Sardaigne] en 2022, l’objectif étant de doubler la capacité de formation des pilotes de chasse, qui est actuellement d’une quarantaine par an.

En effet, le général Luigi Casali a expliqué, au début du mois, que le but de cette manoeuvre était de pouvoir former davantage de pilotes appartenant à des forces aériennes étrangères, l’Italie ayant des accords avec l’Autriche, la Grèce, Singapour, Koweït, l’Arabie Saoudite et, plus récemment, avec le Qatar.

Le transfert des 22 T-346A en Sardaigne permettra ainsi d’accueillir plus de stagiaires à la base de Galatina, où, d’ailleurs, les deux premiers nouveaux avions d’entraînement T-345A HET [High Efficiency Trainer] viennent d’être livrés par Leonardo. L’annonce en a été faite par l’Aeronautica Militare le 23 décembre.

Le T-345A HET [ou M-345] « sera utilisé par le 61° Stormo [escadre, ndlr] pour les phases II et III du processus de formation de l’Aeronautica Militare et des forces aériennes étrangères qui ont l’intention de former leurs pilotes à l’École de pilotage internationale », a souligné la force aérienne italienne.

Ce nouvel avion d’entraînement, dont 45 exemplaires sont espérés par l’Aeronautica Militare, remplacera les Aermacchi MB339 et sera la « monture » des Frecce Tricolori, la patrouille acrobatique italienne. Propulsé par un turboréacteur à double flux Williams FJ44-4M-34, il repose sur le concept HOTAS [Hands On Throttle And Stick / Mains sur Manche et Manette], c’est à dire que toutes ses commandes sont accessibles au pilote sans avoir à lâcher les commandes de vol, le manche et la manette des gaz.

Cet appareil, assure Leonardo, dispose d’un « domaine de vol étendu, avec une capacité de manœuvre à grande vitesse même à haute altitude, une avionique moderne [comme avec écran tactile MFD, par exemple], une capacité de charge et des performances élevées. » Et d’ajouter : « Un simulateur de formation embarqué sophistiqué présente de nombreux avantages. Par exemple, les pilotes de M-345 sont capables de planifier des manœuvres avant l’entraînement en direct, ce qui permet une plus grande efficacité pendant le vol. » En outre, il a été conçu selon une « approche à deux niveaux de la maintenance, éliminant le besoin de révisions générales coûteuses » et le système HUMS [Health and Monitoring Usage System] contribue également à réduire le coût de possession. »

« L’Aeronautica Militare a formé et continuera à former des pilotes militaires italiens et étrangers avec le même esprit et la même passion, mais avec un système de formation intégré qui est maintenant enrichi par un nouvel avion. […] Grâce à des compétences et des technologies de pointe, il sera possible de former – de manière encore plus rentable – des professionnels capables de gérer des avions de plus en plus avancés et complexes », s’est félicité le général Alberto Rosso, sonc chef d’état-major.

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