Le ministère des Armées va bénéficier de 200 millions d’euros pour la rénovation énergétique de certains de ses batiments

Alors que certains espéraient que la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] allait bénéficier de mesures spécifiques dans le cadre du plan de relance de l’économie, il n’en a rien été… Sur les 100 milliards d’investissements annoncés [dont 40% viendront de l’Union européenne], 30 milliards ont été flêchés vers la transition écologique, 35 milliards doivent financer des dispositifs visant à favoriser la compétitivité des entreprises ainsi que l’innnovation et 35 milliards iront à la cohésion sociale et territoriale. Et les seules commandes annoncées au bénéfice du ministère des Armées avaient déjà été annoncées lors de la présentation du plan de soutien à la filière aéronautique.

Pour autant, cela ne veut pas dire que le ministère des Armées sera oublié par ce plan de relance. Ainsi, ce 21 décembre, il a annoncé qu’il bénéficierait d’une enveloppe de 200 millions d’euros pour la rénovation énergétique de certains de ses bâtiments… Soit un peu plus de 7,5% des 2,7 milliards prévus par le gouvernement pour financer cette mesure. Mesure qui va profiter aussi à d’autres ministères, celui de l’Enseignement supérieur se taillant la part du lion, avec 1,2 milliard.

« Parmi les 4.214 projets présentés par les différents ministères et sélectionnés à l’issue de l’appel à projets conduit par la direction de l’immobilier de l’État, 701 seront réalisés par le ministère des Armées pour un montant total de 200,8 millions d’euros », a fait savoir un communiqué.

Les projets présentés ont été évalués selon trois critères : l’efficacité économique et écologique, l’équilibre territorial et le soutien aux jeunes [c’est à dire l’amélioration de leurs conditions d’études et/ou de vie].

« Le nombre élevé de projets portés par le ministère des Armées témoigne d’une volonté d’irriguer le tissu économique local en facilitant l’accès des entreprises de taille moyenne aux marchés », est-il expliqué dans le communiqué.

Ce dernier précise que 12,5 millions financeront 233 projets de remplacement de chaudières au fioul par des systèmes de production de chaleur plus économes, que 41,7 millions permettront la rénovation énergétique de bâtiments d’hébergement de jeunes engagés [ce qui contribuera à leur fidélisation] et 59,5 millions serviront à la rénovation thermique de 397 bâtiments divers de travail ou de restauration du personnel. « D’un montant moyen de 150.000 €, ils visent des gains rapides, tant sur le plan énergétique que sur le plan du confort du personnel », souligne le ministère.

Enfin, un budget de 1,3 millons est prévu poiur installer 2.500 m2 de panneaux solaires en ombrière sur la base aérienne de Mont-de-Marsan. Une « expérimentation » susceptible d’être progressivement étendue à d’autres sites », indique-t-il.

À noter que, sur ce point, le ministère des Armées est déjà impliqué dans le plan gouvernemental « Une place au soleil », avec la mise à disposition de terrains pour l’installation de panneaux solaires. En février, un accord a été signé avec l’entreprise Photosol pour installer 547.000 panneaux sur une surface de 253 hectares appartenant à la base aérienne de Creil.

Par ailleurs, trois contrats de performance énergétique vont être financés à Mourmelon [40,9 M€], Gap [11,9 M€] et Castelsarrasin [3,7 M€]. Là, il sera fait recours à des opérateurs privés pour « la conception, la réalisation, l’exploitation et la maintenance d’une solution technique globale de gestion énergétique. »

Le projet concernant le site de Mourmelon est ambitieux puisqu’il vise réduire les consommations énergétiques du bâti de 41%, de baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 86% et de porter la part des énergies renouvelables à 78% des besoins, ce qui permettra de fermer l’une des dernières centrales à charbon encore utilisées dans un les camps militaires.

Enfin, certaines écoles sous tutelle du ministère des Armées bénéficieront de crédits pour la rénovation thermique de leurs locaux. Ce sera ainsi le cas de l’École polytechnique [6 projets pour 5,3 millions d’euros], l’ENSTA Paris [6,1 millions pour un seul projet], ISAE-SUPAERO [27 projets pour 12 millions], les Écoles militaires de santé de Lyon-Bron [18,8 millions], le Prytanée national militaire de La Flèche [7,6 millions] et les Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan [10,5 millions].

Cela étant, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, avait estimé que le dépôt central de Moulins, qui est un « pôle de compétence nationale de réception, de stockage et de distribution des rechanges techniques communs des armées pour assurer le Maintien en Condition Opérationnelle [MCO] des matériels terrestres », pourrait bénéficier de crédits pour être rénové et être mis aux normes. « Il fonctionne sous un régime dérogatoire jusqu’en 2024 », avait-elle dit. Or, visiblement, ce ne sera pas à l’occasion de ce plan pour la rénovation énergétique : une enveloppe de seulement 60.000 euros a été débloquée pour trois bâtiments occupés par le ministère des Armées dans l’Allier.

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