La Marine nationale prononce la première capacité opérationnelle de l’Atlantique 2 « rénové »

Ces dernières années, l’avion de patrouille maritime Atlantique 2 a été quasiment de toutes les opérations menées par les forces françaises, dont Harmattan, Serval, Barkhane, Chammal, Agenor et Irini. Et s’il est très utile pour dresser le bilan d’un raid aérien [Battle Damage Assessment, BDA], coordonner l’action d’une formation aérienne [SCAR-C pour Strike coordination and reconnaissance – coordinator], effectuer des missions de renseignement et de surveillance, voire de frappes avec ses quatre GBU-12, cet appareil est surtout indispensable à la dissuasion nucléaire dans la mesure où ses capacités anti-sous-marines permettent aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de quitter leur base de l’Île-Longue sans être inquiétés par d’éventuels curieux.

Et comme il n’a pas encore d’équivalent – et on ignore encore ce que donnera le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare Systems] – il a été décidé de moderniser cet appareil. Dans un premier temps, 15 exemplaires sur 22 en dotation devaient être concernés. Mais la cible a par la suite été revue à 18 unités, afin de prendre en compte l’intensité opérationnelle ainsi que la hausse de l’activité des sous-marins russes [mais pas seulement…].

Cette modernisation a été lancée en 2013. Confiée à Dassault Aviation et au Service industriel de l’aéronautique [SIAé], elle consiste à porter cet avion au standard 6. Cette opération a connu quelques retards… Mais elle vient cependant de franchir un nouveau jalon.

En effet, le 17 décembre, l’état-major de la Marine nationale a validé la première capacité opérationnelle [PCO] de l’Atlantique 2 au standard 6. Cette dernière est effective depuis le 18 décembre.

« Il s’agit d’une étape importante du programme, lancé en 2013, en vue de la mise en service opérationnel [MSO] fin 2021 », souligne la Marine nationale. « Elle intervient à l’issue d’une période intense d’évaluation opérationnelle, menée par le détachement ATL2 du CEPA/10S [Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale, ndlr], qui a révélé un saut capacitaire significatif, dans le domaine de la lutte anti sous-marine notamment », explique-t-elle.

Pour rappel, deux ATL2 « rénovés » avaient été livrés à l’aéronautique navale en octobre 2019, plus précisément à la base aéronavale [BAN] de Lann-Bihoué. Puis ils ont fait l’objet d’expérimentations opérationnelles, afin d’élaborer des tactiques d’emploi pour exploiter au mieux leurs nouvelles capacités.

Le passage au Standard 6 a ainsi permis de traiter les obsolescences, de passer au tout numérique, d’intégrer de nouveaux équipements [capteurs, calculateur tactique, systèmes de renseignement optronique et acoustique, consoles de visualisation des opérateurs, etc].

Sur ce dernier point, l’ATL 2 rénové est doté du radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales. Radar qui lui offira une capacité de détection encore accrue, tant pour la lutte anti-sous-marine qu’anti-surface. En outre, il dispose d’une nouvelle version du logiciel de mission LOTI [Logiciel Opérationnel de Traitement de l’Information], conçu par Naval Group, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN] et de l’interrogateur IFF TSA2542.

« Avec l’arrivée du standard 6, l’ATL2 est capable de lutter contre les menaces modernes [nouvelles générations de sous-marins et de navires] et est ainsi au niveau de nos partenaires », se réjouit la Marine nationale.

Cependant, il reste encore du pain sur la planche jusqu’à la mise en service opérationnel, d’ici fin 2021 : développement du simulateur tactique SIMTAC NG, formation des équipages, soutien technique, système de préparation et de restitution de mission, etc.

Photo : © Marine nationale

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