Pour Athènes, la question d’un achat de frégates française Belh@rra est encore ouverte

Nécessité fait loi, dit-on. Et face aux tensions avec la Turquie, qui conteste les limites de sa zone économique exclusive en y déployant des navires de recherche pour y prospecter des gisements d’hydrocarbures, la Grèce va investir 11,5 milliards d’euros pour moderniser ses forces armées dans les années à venir, malgré les incertitudes économiques causées par la pandémie de covid-19.

Et cela passe par une hausse d’environ plus de 50% de ses dépenses militaires, ces dernières devant être portées à 5,5 milliards d’euros en 2021. C’est en effet la disposition qui a été votée, ce 16 décembre, par le Parlement grec, par 158 voix contre 148.

Et ce vote ouvre la voie à l’achat auprès de la France de avions Rafale F3R – dont 12 d’occasion pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. Selon Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec, un accord avec Paris a été trouvé et il sera signé « dans les prochains jours », dès que les députés se seront prononcés à son sujet, ce qui est une formalité.

Selon le budget voté par le Parlement grec, une enveloppe de 1,5 milliard sera débloquée en 2021 pour financer partiellement cette acquisition.

Les six premiers Rafale, prélevés sur la dotation de l’armée de l’Air & de l’Espace, seront livrés à la force aérienne grecque d’ici juillet 2021. A priori, ils seront affectés à la base de Tanagra, qui abrite la 114e escadre de chasse, actuellement dotée de Mirage 2000.

Par ailleurs, les débats au Parlement n’ont pas porté sur l’acquisition éventuelle d’avions F-35, même s’il en est question depuis maintenant plusieurs semaines… En revanche, le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, a confirmé l’achat de quatre nouvelles frégates, d’hélicoptères [MH-60R Sea Hawk] et de drones, ainsi que de la mise à niveau des F-16 au standard Block 70 « Viper » d’ici 2027.

S’agissant des frégates, Athènes penchait initialement vers la Frégate de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] du français Naval Group. Une lettre d’intention pour deux exemplaires avait même été signée. Mais Lockheed-Martin a fait une contre-position avec quatre navires de type MMSC [multi-mission surface combatants], dérivés de la classe Freedom développée pour les besoins du programme « Littoral Combat Ship » [LCS] de l’US Navy. Et, selon la presse, l’offre américaine avait l’oreille des responsables grecs.

Lors des débats, M. Panagiotopoulos a laissé entendre que les jeux n’étaient pas encore faits. « La question de l’achat de frégates pour le renforcement de notre marine est ouverte » et « nous discutons avec les Français et d’autres pays, avec le souci d’être guidés par le meilleur choix économique et opérationnel », a-t-il dit.

« Nous n’avons pas tourné le dos à la France. La question est ouverte et notre marine cherche la meilleure solution […] afin que nous ayons de meilleurs navires, des moyens de dissuasion prêts . C’est la base et nous sommes ouverts aux Français et aux autres », a encore insisté le ministre grec.

Sans doute que l’intention de la marine française d’armer ses FDI avec des Missiles de croisière navals [MdCN] a redistribué le jeu étant donné qu’une telle capacité avait été demandée par la partie grecque. En outre les LCS de la classe Freedom n’ont pas bonne presse au sein de l’US Navy…

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