L’allemand Frank Haun prend seul les commandes de l’alliance formée par Nexter Systems et Krauss-Maffei Wegmann

Formée par l’allemand Krauss-Maffei Wegmann et le français Nexter Systems et détenue à parts égales par Giat Industries et Wegmann & Co Gmbh [sur lequel Rheinmetall lorgne], la holding KNDS était jusqu’à présent dirigée par Frank Haun et Stéphane Mayer. Et sa structure comptait un conseil de surveillance, composé de sept membres. Cependant, une telle direction bicéphale n’avait pas vocation à s’éterniser, cette organisation ayant été retenue pour donner aux deux spécialistes de l’armement terrestre le temps de consolider leur rapprochement.

D’où l’annonce qui a été faite ce 14 décembre, alors que le projet MGCS [Main Ground Combat System – char franco-allemand futur, ndlr] est sur les rails et que le programme français SCORPION se poursuit. Ainsi, GIAT Industries et Wegmann & Co GmbH ont annoncé leur décision de simplifier la gouvernance de KNDS en mettant en place un conseil d’administration unique devant compter dix membres et qui succédera ainsi au conseil de surveillance et au directoire.

Ce nouveau conseil d’administration sera présidé par Philippe Petitcolin, l’actuel Pdg de Safran. Il « apportera à l’entreprise sa grande et fructueuse expérience en matière d’opérations industrielles et de coopérations internationales, notamment dans l’industrie de défense », font valoir les deux actionnaires.

Ces derniers « nommeront chacun trois des membres non exécutifs » ainsi que trois membres indépendants », dont le président [donc M. Petitcolin, nldr]. Leur désignation sera donc le fruit d’un compromis entre Giat Industries et Wegmann & Co GmbH.

Le dixième membre de ce conseil d’administration sera le directeur général de KNDS. Et les deux actionnaires se sont mis d’accord sur l’allemand Frank Haun, dirige Krauss-Maffei Wegmann depuis 2003. « Il a joué un rôle déterminant dans la conception et la construction de KNDS en 2015 et dans le succès de l’entreprise depuis 2015 en tant que co-CEO », est-il justifié dans le communiqué, qui précise que ce choix a été fait à l’unanimité.

« Un comité exécutif, à la composition équilibrée entre la France et l’Allemagne, soutiendra désormais le conseil d’administration et le CEO pour diriger KNDS », expliquent encore les deux actionnaires, qui annoncent ainsi des changements dans les organigrammes de KMW et de Newter Systems.

Étant donné que M. Haun prend les rênes de KNDS, Ralf Ketzel lui succédera à la tête de KMW. Quant à Stéphane Mayer, il cédera son poste de Pdg de Nexter Systems. La personnalité qui le remplacera n’a pas encore été nommée.

« Avec cette nouvelle structure, les propriétaires du constructeur franco-allemand de systèmes de défense terrestres poursuivent la voie qu’ils ont tracée en 2015 : avancer par étape vers la création d’un leader dans son domaine d’activité. […] Après une première phase où les deux filiales ont appris à se connaître sous la direction de deux co-CEO et ont commencé à construire KNDS, il est temps désormais d’entrer dans la phase d’intégration et de développement suivante. La nouvelle structure permettra une gestion plus efficace et plus cohérente des entreprises de KNDS et l’exploitation optimale de leur potentiel et de leurs synergies », font valoir les deux actionnaires.

Dans un communiqué commun, les ministres français de l’Économie et des Armées, à savoir Bruno Le Maire et Florence Parly, a salué cetté évolution de la gouvernance de KNDS, « conçue pour assurer dans la durée la préservation de l’équilibre franco-allemand. »

« Tandis que l’actionnariat demeure strictement paritaire, il est prévu que les postes de directeur général et de président du conseil d’administration soient occupés par un Allemand et un Français, avec une alternance de nationalité à chaque changement de directeur général. La France conserve par ailleurs son action spécifique au capital de Nexter, la filiale française du groupe, assurant la protection des actifs les plus sensibles pour la souveraineté du pays », ont rappelé les deux ministres français.

Quoi qu’il en soit, les résultats de KNDS sont bons. En 2019, le groupe a enregistré pour 4,375 milliards d’euros de commandes et un chiffre d’affaires 2,539 milliards.

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