Le sous-marin russe « Vladimir Monomaque » tire une salve de quatre missiles stratégiques Boulava

En général, pour faire la démonstration de la fiabilité d’une force de dissuasion nucléaire, le lancement d’un seul missile balistique – n’emportant évidemment pas de charge – est suffisant. D’autant plus que le coût d’un tel lancement est élevé [de l’ordre de 120 millions d’euros pour le M51 français].

Aussi, quand la marine russe lance une salve de quatre missiles balistiques R-30 « Boulava » par l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï, il ne s’agit pas de prouver la fiabilité du système mais de faire une démonstration de force. Ce qui est déjà arrivé en mai 2018, avec le SNLE « Iouri Dolgorouki ». Et c’est ce qui vient de se produire, ce 12 décembre, avec le SNLE « Vladimir Monomaque ».

« Aujourd’hui, le sous-marin de missiles stratégiques Vladimir Monomaque de la flotte du Pacifique a tiré une salve de quatre missiles balistiques Boulava dans le cadre de ses activités d’entraînement au combat », a en effet indiqué le ministère russe de la Défense.

Le SNLE a lancé les quatre missiles en immersion depuis la mer d’Okhotsk [au large de la Sibérie]. Ces derniers ont survolé le territoire russe pour atteindre le polygone de tir de Chizha, situé dans la péninsule de Kanine, au bord de la mer de Barents.

Dans une vidéo publiée à cette occasion par le ministère russe de la Défense, on voit effectivement les missiles Boulava sortir de l’eau à quelques secondes d’intervalle.

« Le vol des missiles balistiques Boulava s’est déroulé en mode normal. Selon les données confirmées du contrôle objectif, les ogives de missiles sont arrivées avec succès dans une zone donnée du polygone de Chizha », s’est félicité Moscou.

En réalité, la marine russe renoue avec une pratique qu’elle avait initiée à l’automne 1969, avec le sous-marin K-140 [Projet 667AM Navaga M], lequel aurait tiré une salve de huit missiles RSM-45 R-31 [sur 12] en deux séries de quatre chacune avec un court intervalle.

Vingt ans après, elle planifia les opérations dites « Behemoth ». La première, réalisée en 1989, prévoyait le lancement de 16 missiles R-29RMU2 Layner par le sous-marin K-84 Iekaterinbourg [classe Delta IV]. Seulement, le 6e engin ne put pas être lancé, à cause d’uen fuite de carburant.

La seconde fut menée avec succès en août 1991 par le sous-marin Novomoskovsk, ce dernier ayant tiré ses 16 missiles en moins de quatre minutes [toutes les 14 secondes, ndlr]. L’expérience ne put être renouvelée par la suite, l’Union soviétique ayant implosé par la suite.

Pour rappel, quatre SNLE de type Boreï sont actuellement en dotation au sein de la marine russe, le dernier à avoir été admis au service étant le K-549 « Prince Vladimir ». Au total, huit doivent être construits. Quant au missile Boulava, ce tir en salve vise à démontrer qu’il est désormais fiable, sa mise au point fut laborieuse, avec 9 échecs sur 20 lancements entre 2004 et 2014.

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