La France proposerait à l’Inde au moins six Airbus A-330 convertis en avions ravitailleurs

Dans la soirée du 7 décembre, l’Élysée a publié un communiqué pour fait état d’une conversation téléphonique entre le président Macron et Narendra Modi, le Premier ministre indien. Les deux responsables « ont échangé sur le développement et l’approfondissement des relations bilatérales, notamment dans les secteurs du nucléaire civil et de la défense, et la perspective de nouveaux projets dans l’espace Indopacifique, en particulier dans les domaines de la sécurité, des questions maritimes, des infrastructures et de l’environnement », a-t-il été ainsi indiqué.

S’agissant des relations en matière de défense, sans doute a-t-il été question de l’acquisition par l’Inde d’un nouveau lot d’avions Rafale. Si un tel projet régulièrement évoqué, rien n’indique pour le moment qu’il se concrétisera bientôt… Ou peut-être que M. Macron a évoqué une offre concernant la vente à l’Indian Air Force [IAF] de six à sept avions de ravitaillement en vol A330 MRTT…

En effet, à en croire la presse indienne, Paris aurait proposé à New Delhi des A330 MRTT « Phénix » dans le cadre d’une procédure de gré à gré, c’est à dire sans passer par un appel d’offres. Une telle approche avait été privilégiée quand, après plusieurs années de négociations [et autant, sans doute, à venir], M. Modi décida de commander 36 Rafale, en 2015.

Or, l’IAF peine à se doter de nouvelles capacités en matière de ravitaillement en vol. Depuis les années 2000, elle cherche en effet à remplacer ses six Il-76 modifiés en avions ravitailleurs [désignés Il-78]. En 2009, Airbus [EADS, à l’époque] remporta un appel d’offres lancé trois ans plus tôt avec son A330 MRTT, aux dépens du consortium russe OAK [ou UAC], qui avait proposé des Il-78 neufs. À l’époque, Boeing n’avait pas souhaité prendre part au processus de sélection.

Seulement, un an plus tard, la procédure fut annulée par New Delhi, contre l’avis de l’IAF, au motif que les coûts de l’A330 MRTT étaient trop importants. Un nouvel appel d’offres fut lancé. Et Airbus le remporta à nouveau pour les mêmes raisons. Et il fut annulé en 2016, également pour des identiques à celles avancées six ans plus tôt.

En attendant, ces tergiversations n’aident pas l’IAF… D’où l’intérêt que trouvera sans doute New Delhi à l’offre française. En effet, selon la presse indienne, l’idée serait de s’inspirer de ce qui vient d’être fait pour l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] dans le cadre du plan de soutien à la filière aéronautique présenté en juin dernier, c’est à dire de transformer deux A330 initialement dédié au transport commercial et ayant peu volé en MRTT.

« La proposition française consiste à vendre six avions de 5 à 7 ans à l’IAF, avec une certification d’une durée de vie de 30 ans supplémentaires, à un prix réduit », avance ainsi le quotidien « The Hindustan Times ».

« C’est un offre gagnant-gagnant pour l’IAF car le marché international des avions est en baisse en raison de la pandémie de covid-19. Cet avion [l’A330] est économique et dispose de moteurs assez puissants pour fonctionner à partir de bases situées en haute altitude comme au Ladakh. En même temps, il peut transporter des troupes et réaliser des évacuations sanitaires si nécessaire », a fait valoir un haut reponsable de la force aérienne indienne, cité par le journal.

Pour rappel, l’A330 MRTT a la capacité de transférer jusqu’à 50 tonnes de carburant pour une autonomie de 4 h 30 sur zone à 2.000 km, de tranporter 40 tonnes de fret à 7.000 km, 272 passagers et jusqu’à 10 modules Morphée à 12.000 km.

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