Nexter livre les quatre premiers VBCI « régénérés » à l’armée de Terre

Dans le cadre d’un Marché de soutien en service [MSS], passé en 2013, il revient à Nexter d’assurer la fourniture des pièces de rechange et la réparation des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] qui lui sont confiés.

C’est ainsi que la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres [SIMMT] lui a récemment demandé une « nouvelle prestatation de régénération d’une cinquantaine de véhicules de ce type pour les « deux prochaines années ». A priori, cette tâche lui a été notifiée en 2019 puisque l’organisation industrielle pour la mener à bien a été définie en novembre de cette année-là.

Ainsi, dans un premier temps, un examen technique des VBCI revenus des théâtres d’opération et stockés à Gien, à la 12e base de soutien du Matériel, est réalisé afin de relever les dommages et déterminer les travaux à effectuer. Les blindés sont ensuite acheminés sur le site de Nexter à Roanne, où les techniciens remplacent les composants usés et procèdent à un nettoyage en profondeur au nivau NTI3 [niveau technique d’intervention]. Puis ils font chacun l’objet de tests, statiques et dynamiques, identiques à ceux réalisés en sortie de chaîne d’assemblage. Enfin, ils sont ensuite soumis à d’ultimes opérations de vérifications.

Tel est le traitement qu’ont eu les premiers VBCI « régénérés » qui viennent d’être remis par Nexter à l’armée de Terre.

« Arrivés à Roanne en juin 2020, les quatre premiers VBCI régénérés ont été présentés dans les temps à l’administration le 23 novembre 2020, selon le calendrier fixé conjointement avec la SIMMT », a en effet indiqué l’industriel, via un communiqué.

Pour ce dernier, ces opérations de régénération représentent une charge annuelle de plus de 20.000 heures de travail, soit l’équivalent de 15 emplois. « De plus, le respect des délais dans un temps contraint et malgré la crise sanitaire témoigne de la flexibilité et de l’excellence du savoir-faire de Nexter en matière de MCO [Maintien en condition opérationnelle, ndlr] », a souligné Lilian Braylé, directeur du service client de Nexter.

« Dans un contexte de fort engagement opérationnel des VBCI en bande sahélo-saharienne et dans les pays baltes, la réponse industrielle apportée par Nexter aux sollicitations de la SIMMT a été particulièrement efficace. Les régénérations réalisées à travers ce marché permettent aux régiments d’infanterie de disposer de leurs engins de combat majeurs pour poursuivre leur entraînement », a par ailleurs fait valoir le général Olivier Cornefert, adjoint opérations du directeur central de la SIMMT, cité dans le communiqué de l’industriel.

Cela étant, si l’on en juge par les données communiquées par le ministère des Armées aux parlementaires, l’armée de Terre dispose actuellement de 606 Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] alors que 628 lui ont été livrés. Or, d’après la députée Sereine Mauborgne, les 22 exemplaires manquants sont en attente d’être reconstruits après avoir été intensivement sollicités en opération. Ce chantier a été confié à Nexter, via une commande passée en 2020.

« Les plan de charge de l’industriel a […] été alourdi en 2020 par une commande de prestations de régénération pour 22 VBCI, dont la dégradation est incommensurablement plus importante que prévue à cause de leur suremploi en opérations », avait en effet indiqué Mme Mauborgne, dans son rapport pour avis sur les crédits de l’armée de Terre pour 2021.

Or, selon la parlementaire, « en dépit de la visibilité conférée par cette commande ferme pour trois années d’activité au titre du marché de soutien en service du VBCI, les besoins complémentaires de régénération sur le VBCI exprimés par la SIMMT [Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres, ndlr], non contractualisés actuellement, se heurtent au refus de Nexter d’accroître ses capacités industrielles pour ce type d’activité. »

En effet, Nexter aurait voulu bénéficier d’emprises étatiques pour reconstruire ces 22 VBCI. Ce que la SIMMT avait refusé au moment de la rédaction du rapport de Mme Mauborgne, l’enjeu étant, à ses yeux, de garantir la pérennité de la chaîne de maintenance VBCI à Roanne.

Photo : © Nexter

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