La Croatie pourrait dépenser 626 millions d’euros pour moderniser 76 blindés Bradley donnés par l’US Army

En décembre 2019, le ministre croate de la Défense, qui était alors Damir Krsticevic, annonça que les États-Unis avaient accepté de donner 84 véhicules Bradley [dont 24 pour des pièces de rechange] prélevé dans l’inventaire de l’US Army afin de remplacer les blindés de combat d’infanterie BVP M-80, dont la modernisation venait d’être abandonnée. La valeur de ce don avait été évaluée à 84 millions de dollars.

En raison des contraintes budgétaires, une telle solution passait pour être idéale. Sauf que les Bradley en question, alors en configuration ODS [Operation Desert Storm], devait être remis en état et, si possible, modernisés, même si, selon M. Krsticevic, ils étaient décrits comme étant en « très bon état. » Et, à cette fin, il était alors nécessaire de prévoir entre 1,6 et 2,4 millions d’euros par véhicule. Soit un budget de 96 et 144 millions, puisque seulement 60 exemplaires étaient concernés. En outre, une subvention américaine de 25 millions de dollars étaient prévue.

Un an plus tard, on n’est visiblement plus dans cette gamme de prix… Le 1er décembre, la Defence Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations américaines d’équipements militaires, a publié un avis pour recommander au Congrès d’accepter un contrat potentiel portant sur la rénovation et la modernisation de 76 véhicules Bradley pour un montant de 757 millions de dollars [626 millions d’euros]. Quasiment cinq à six fois plus que la somme avancée par M. Krsticevic.

Cela étant, la DSCA a pour habitude de « saler la note », les chiffres qu’elle avance étant généralement surévalués par rapport à ceux qui figureront sur le contrat. L’avis publié évoque cependant la fourniture de 84 mitrailleuses M240 et de près de 1.800 missiles anti-char TOW.

« Ce projet de remise à neuf et de modernisation de véhicules Bradley permettra à la Croatie de renforcer sa capacité militaire tout en améliorant encore l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres alliés. Elle n’aura aucune difficulté à intégrer ces équipements et ces appuis dans ses forces armées », fait valoir la DSCA. Il « améliorera la sécurité d’un allié de l’Otan, qui reste une force importante pour la la stabilité politique et le progrès économique en Europe », ajoute-t-elle.

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