Depuis 2018, la marine indienne a perdu près de 9% de sa flotte de chasseurs embarqués MiG-29K/KUB

Le 26 novembre, en fin d’après-midi, un chasseur embarqué de type MiG-29 KUB de l’Indian Navy s’est abîmé en mer d’Oman, au large de la côte de Goa, alors qu’il regagnait le porte-avions INS Vikramaditya. Si l’un des deux pilotes a pu être récupéré, les recherches sont toujours en cours pour tenter de retrouver le commandant Nishant Singh. Un avion de patrouille maritime P8I Poseidon ainsi qu’un C-130J Hercules sont venus prêter main forte aux moyens déjà déployés sur place.

Cet accident est survenu quelques jours après que l’INS Vikramaditya a participé la seconde phase de la 24e édition de l’exercice Malabar, lequel a impliqué un groupe aéronaval américain formé autour du porte-avions USS Nimitz ainsi que des unités des forces navales australiennes et japonaises.

Quoi qu’il en soit, cet accident est le troisième d’un MiG-29K/KUB de la marine indienne en un an. En février, un appareil de ce type s’était abîmé au large de Goa. Le pilote avait pu s’éjecter alors que l’avion avait pris feu. Et, le 16 novembre 2019, un autre s’était écrasé peu après avoir décollé de la base aéronavale INS Hansa, avec un moteur éteint et un autre en feu. Une collision avec un volatile avait été avancée pour expliquer la perte de ce denrier.

Au total, l’Indian Navy a perdu quatre MiG-29K/KUB sur les 45 qu’elle a reçus. Le premier accident s’est produit en janvier 2018, quand un appareil de ce type s’est écrasé sur la base INS Hansa après avoir dévié de la piste.

En clair, la marine indienne a perdu près de 9% de sa flotte de MiG-29 en presque trois ans. Pour rappel, l’Inde avait commandé un promier lot de 16 appareils auprès de la Russie en 2004. Puis 29 autres exemplaires ont été acquis six ans plus tard. Le tout pour un montant de 2,2 milliards de dollars. Le 45e et dernier avion a été livré en février 2017.

Cela étant, ces MiG-29K/KUB ont jusqu’à présent causé beaucoup de soucis à l’Indian Navy depuis leur entrée en service. En 2016, un rapport du « Comptroller and Auditor General » [CAG, l’équivalent indien de la Cour des comptes] avait déploré leur faible disponibilité, due à ubne myriades de problème concernant les moteurs, les cellules et les commandes de vol électriques.

« Les causes de ces problèmes [MiG-29K] viennent du très mauvais contrôle de la qualité dans le complexe militaro-industriel russe et le soutien lamentable rendu de l’industrie russe à la marine indienne », avait alors commenté l’amiral Arun Prakash, un ancien chef d’état-major de la marine indienne.

Reste que l’Inde n’avait que deux options pour équiper son aéronavale, en raison de la configuration STOBAR de ses porte-avions [plan incliné et brins d’arrêt] : le Su-33 et le MiG-29K.

Mais ce sera différent à l’avenir, avec l’appel d’offres « Multi Role Carrier Borne Fighters » [MBCBF], qui prévoit l’acquisition de 57 chasseurs-bombardiers embarqués pouvant opérer à la fois sur les porte-avions STOBAR ainsi que sur celui en configuration CATOBAR [catapulte et brins d’arrêt] qu’espère l’Indian Navy. Le Rafale M et le F/A-18E Super Hornet sont notamment en lice.

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