Dernier survivant du Groupe de bombardement Lorraine, le sergent-chef René Billottet nous a quittés
C’est un épisode relativement peu connu du Débarquement en Normandie. À l’aube du 6 juin 1944, six bombardiers Douglas Mc IIIA Boston du Squadron 342 « Lorraine » des Forces aériennes françaises libres [FAFL] décollèrent pour une mission bien particulière : volant à très basse altitude [et à la vitesse de 500 km/h], ils devaient répandre un rideau de fumée toutes les dix minutes aux abords des côtes normandes afin de masquer aux défenses allemandes l’armada alliée qui s’apprêtait à débarquer. L’un des équipages français [sous-lieutenant Canut, sergents Boissieux et Henson] y laisseront la vie.
Le sergent-chef René Billottet fut l’un des acteurs de cette mission. Ayant voué sa vie à l’armée de l’Air, il vient de s’éteindre à l’âge de 95 ans, chez lui, à Rillieux-la-Pape. « Il était le dernier survivant du groupe de bombardement ‘Lorraine' », rappelle Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, via Twitter.
Né le 18 avril 1925 à Dôle [Jura], René Billottet se destinait à exercer la profession de charcutier quand, refusant le service du travail obligatoire en Allemagne, il s’engage dans l’armée de l’Air de l’armistice. Il n’a alors que 17 ans. L’invasion de la zone libre le 11 novembre 1942 finit de le convaincre d’entrer en résistance. Il se joint alors à des groupes de résistants, ce qui lui vaut d’être poursuivi par la Feldgendarmerie. Contraint de se « mettre au vert », il décide de gagner l’Angleterre pour rejoindre les FAFL. Ce qu’il fait en juin 1943, en réussissant à rallier Douvres à bord d’un Lysander.
Mes pensées aux proches du sergent-chef René Billottet, qui nous a quittés à 95 ans. Ancien mécanicien-navigant de l’armée de l’air, entré en résistance en 1942 à 17 ans, il était le dernier survivant du groupe de bombardement « Lorraine ». pic.twitter.com/Q86MLDRQys
— Geneviève Darrieussecq (@gdarrieussecq) November 20, 2020
Sans tarder, le jeune homme s’engage dans les FAFL, puis il est affecté au Groupe de bombardement Lorraine, en tant que mécanicien navigant. Il prend ainsi part à plusieurs missions, d’abord à bord de bombardiers Boston et B25 Mitchell. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, c’est lui qui installera les pots de fumigène à bord des avions du « Lorraine » devant répandre un rideau de fumée devant la défense côtière allemande.
« C’était un privilège de faire partie du Débarquement. On l’avait si longtemps attendu, ce jour-là  », confiera René Billotte au quotidien La Croix, qui fit son portrait en juin dernier.
Après la guerre, René Billottet continue de servir au sein de l’armée de l’Air, qu’il finira par quitter en 1963 avec les galons de sergent-chef. Un temps responsable du matériel technique dans une école d’ingénieur à Lyon, il se retire à Rillieux-la-Pape.
Humble et modeste, René Billottet s’attachera à faire vivre le souvenir de ses camarades de combat, n’ayant abandonné sa mission de porte-drapeau de l’association nationale des sous-officiers de l’armée de l’air que très récemment. Le 5 octobre 1943, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt.
« Affectueusement appelé Papi Billottet par ceux qui avaient la chance de le connaître, ce grand ancien des FAFL, avait à cœur de perpétuer le souvenir de ses anciens camarades, français et britanniques, et de porter un témoignage vivant des événements qu’il avait alors connus », a rappelé la BA 942, sur sa page Facebook.
Photo : Le sergent-chef René Billottet, le jour de ses 90 ans,à la BA942, Lyon Mont Verdun © armée de l’Air & de l’Espace
Il aurait largement mérité la Légion d’Honneur quand on voit les présentatrices télé l’arborer. Respect.
Repose en paix René. Mes pius sincères condoléances aux proches. Respect. Un ancien du Lorraine (1970- 1985).
Les rangs s’éclaircissent. Il y a toujours une grande nostalgie à évoquer des parcours comme celui du sergent-chef René Billottet.
Honneur et respect aux anciens et à leurs camarades tombés au combat.
Condoléance à ses proches.
Condoléances à la famille et respect bien évidement, mais…
Ce qui me choque en regardant la photo qui illustre l’article et en faisant attention, on ne voit pas la Légion d’Honneur sur le placard de monsieur Billottet.
Il n’était pas, il est vrai, ni général, ni footballeur, ni avocat.. ces derniers l’ont certainement mérité plus que lui !
Ils n’ont pas tous eu la Légion d’Honneur. Ils ne sont pas tous Compagnon de la Libération à titre individuel. Pourquoi cela ?? Sont-ils finalement trop nombreux ces volontaires de la France Libre … 60000 de juin 1940 à août 1943.
S’ils n’ont pas eu droit à la Légion d’Honneur, ils n’ont pas encore eu le droit non plus que leur nom figure dans un lieu de mémoire, un lieu emblématique où leur engagement pourrait passer à la postérité en dehors d’une liste excel sur le site de la fondation de la France Libre.
https://www.france-libre.net/liste-francais-libres/
On a dû chipoter en prétextant l’absence d’une ou deux citations à son palmarès, et on lui a refilé la bleue comme lot de consolation. Il n’est malheureusement pas un cas unique..
J’ai eu la chance de rencontrer ce Monsieur extrêmement sympathique et modeste a plusieurs reprises. Reposez en Paix mon Sergent.
Excusez moi, je crois devoir vous reprendre : « mon », diminutif de Monsieur, n’est employé (a l’exclusion des Majors) qu’à partir du grade d’Adjudant.
L’habitude veut également qu’une femme (comprendre une mère de famille) soit dispensée d’employer Monsieur en s’adressant à un Lieutenant ou un Capitaine qui (sauf la galanterie française) sembleraient en âge d’être ses fils.
Un homme en revanche ne se dispensera jamais d’être courtois avec un subalterne même subordonné ni poli avec ses supérieurs (en grade) et même s’il avait connu le malheur de la réforme qu’aurai t’il besoin d’y ajouter les stigmates de la discourtoisie?
Pour la Royale, demandez la permission de monter a bord, respectez le pavillon (qui est notre cher drapeau à « l’arrière » du bateau)et demandez gentiment : ils ont l’habitude et expliquent comme l’on demande.
« Mon Sergent » est une insulte comme « Mon Major ».
S’agissant d’un sergent chef on emploi le diminutif Chef lorsqu’il n’y a pas de raison d’énoncer le grade entier ou l’appartenance d’arme à « égalité’ de grade entre un sergent chef et un maréchal des logis chef etc.
Il est clair que vous vouliez rendre hommage à un Grand Ancien ; permettez qu’en vous enviant le privilège de la rencontre je joigne mes hommages aux vôtres et pardonnez moi la leçon et les essais d’humour.
Soyons précis jusqu’au bout.
Mon n’est pas le diminutif de Monsieur, mais le diminutif de Monsieur le.
Le 5 octobre 1943, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt.
Il doit y avoir une faute de frappe sur la date.
Honneur et respects, l’ancien. Que ton dernier vol te soit agréable, en route vers tes camarades qui t’attendent au paradis des héros à qui nous devons notre liberté.
De la part d’un ancien mec-nav du Cotam qui à débuté sa carrière au Lorraine (EC 03/030)
repose en paix, l’ami.
c’était une époque où, sans masters, avec un petit grade, on pouvait accomplir de grandes choses. respect. même le Grand Charles a été condamné à mort par coutumace…. il fallait avoir foi en soi et de la conviction. respect
« Le 5 octobre 1943, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt. »
Je crois qu’il y a une coquille. Vous vouliez dire le 5 octobre 2013 si je ne me trompe, n’est-ce pas ?
Merci pour cet article et pour ce rappel des forces aériennes françaises libres. Encore un sujet trop oublié, combien de films français ont évoqué ces pilotes depuis Le Grand Cirque, film qui date quand même de 1950 ! Je connais Normandie-Niemen (1960), il y a quelques scènes dans Le jour le plus long (le pilote avec une croix de Lorraine qui mitraille l’officier allemand dans sa voiture) et on a vu quelques scènes dans La promesse de l’aube (2017, sur la vie de Romain Gary)
C’est forcément en 1943. L’escadrille devait bombarder une centrale électrique à Vitry ou près de la Seine dans Paris. La Flak a touché gravement l’avion. Le commandant de bord a préféré se crasher dans la Seine plutôt que de risquer de le faire sur un immeuble et augmenter le nombre de victimes.
@jyv
Et non ; en bon Français compte tenu de son parcours , cela n’ aurait aucun sens .
C’ est bien : « Le 5 octobre 2013, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt. »
C’ est à dire 70 ans plus tôt très probablement JOUR POUR JOUR soit le 5 octobre 1943 ; sur le coup , c’ est donc Lucien qui a raison .
« Le 5 octobre 1943, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt » SOIT LE 5 OCTOBRE 1943 .
ou
« Le 5 octobre 1943, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt » SOIT LE 5 OCTOBRE 2013.
Vous voyez bien que ça n’ a pas de sens , c’ est forcément l’ inverse………….
« Le 5 octobre 2013, toujours membre actif de la réserve de la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun, il avait tenu à rendre hommage à l’équipage d’un Douglas du Lorraine qui percuta la pont de Tolbiac, à Paris, soixante-dix ans plus tôt » SOIT LE 5 OCTOBRE 1943.
Voilà , là c’ est juste et compréhensible . 🙂
je vais chipoter mais donc on peut être réserviste à 88 ans ? (âge max réserve:50 ans)
Il aurait mieux valu dire membre d’honneur et/ou bénévole actif..
Une plaque est (ou a été – je ne sais pas si elle y est toujours) posée sur la rambarde nord du Pont de Tolbiac. Si ma mémoire est bonne, il doit (ou il devait) y avoir le nom de l’équipage
Votre mémoire est bonne. Voir photos de la commémoration du 5 octobre 2013 (lien ci-dessous) :
https://www.defense.gouv.fr/actualites/memoire-et-culture/commemoration-du-crash-du-boston-sur-le-pont-de-tolbiac-a-paris
Bon vol là -haut d’où vous nous contemplerez avec votre regard complice et attendri comme vous le faisiez sur la base de Lyon Mont-Verdun.
Un héros si humble et si représentatif de tous ceux qui par leur foi et l’impétuosité de leur jeunesse donnèrent tout et même plus pour que vive la France libre.
Qu’il soit dit que nous aimerions tous vous ressembler. Mais que vous étiez et que vous resterez toujours unique.
Bon vol Papi Billottet, nul doute que vous retrouverez vos anciens camarades au paradis des pilotes. Et merci 🙂
Pas besoin de légion d honneur…. c est une médaille à lui seul qui a honorer le souvenir de ses camarades, son combat, l armée de l air ….
Et qui continuera par son souvenir..
Reposez en paix Chef…
Pourquoi pas une promo. S/chef BILLOTET a l école des sous officiers de l A À ?
Et pourquoi pas une promo de l’EA, ce serait un bel hommage
Très grand respect pour cet aviateur mec-nav qui a humblement fait honneur à l’Armée de l’Air toute sa vie. Repose en paix
Sur le fond : respect
Sur la forme (titre de l’article) : il nous a quitté (et non pas : « quittéS »)
Rectificatif (et excuses) : quittés était correct !
La légion d’honneur c’est devenu n’importe quoi, vu le nombre de people qui la reçoivent, cette médaille aurait uniquement du être attribué aux personnes ayant commis des actes combattants ou héroiques, (militaires, forces de l’ordre et de sécurité, pompiers, guides sauveteurs, ou citoyen ayant eu un comportement exceptionnel en risquant sa propre vie pour en sauver d’autres.
Il est vrai toutefois que les militaires ont eu droits à toutes sortes de décorations, j’en ai une tripotée que j’ai « hérité » de mon grand père qui a combattu en 14-18 et en 39-45 (croix de guerres – médailles militaires – croix du combattant – croix TOE – médaille de Verdun – médailles interalliées- médailles commémoratives de la libération) etc..
Que dire ?
Si ce n’ est grand respect à un tel ancien .
Votre famille peut être fière et honorée du parcours qui fut le vôtre .
Bon vol retour ! 🙂