Les futurs avions de surveillance maritime « Falcon Albatros » de la Marine seront en partie produits en Inde

En novembre 2018, la Direction générale de l’armement [DGA] avait confié à Dassault Aviation le soin de mener une étude « étude de définition détaillée » concernant le programme d’avion de surveillance et d’intervention maritime [AVSIMAR] conduit pour les besoins de la Marine nationale. Et, à l’époque, il fut précisé que ce futur appareil serait une version militarisée du Falcon 2000 LXS.

Puis, lors du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, la ministre des Armées, Florence Parly, annonça que ce futur avion de surveillance maritime s’appellerait dorénavant « Albatros ». Il doit « renouveler les capacités aériennes de la Marine nationale nécessaires à la défense maritime du territoire et à l’action de l’État en mer », avait-elle expliqué, précisant que la commande de sept premiers exemplaires était en cours de préparation.

Pour rappel, afin de remplacer les actuels Falcon 50 et Guardian mis en oeuvre par l’aéronautique navale, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25  évoquait jusqu’alors l’acquisition de 13 AVSIMAR de nouvelle génération [NG] à l’horizon 2030, dont 3 devant être livrés avant 2025. Or, cette cible a finalement été réduite. Cela étant, elle n’était pas inscrite dans le marbre, le rapport annexé de la LPM ayant précisé que le format de la flotte AVSIMAR serait éventuellement « ajusté » après étude.

Quoi qu’il en soit, lors d’un déplacement à l’usine Dassault Aviation de Seclin, ce 19 novembre, Mme Parly a annoncé la décision « d’acquérir douze avions Falcon 2000 LXS » dont sept « commandés immédiatement en 2020 ». Ils « deviendront les yeux de la France depuis les airs vers la mer », a-t-elle fait valoir. Le montant de cette commande, soutien compris, est évalué à 1,3 milliard d’euros.

Ces « Albatros » ont « vocation à être principalement déployés depuis nos trois bases permanentes : Lann-Bihoué, la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, mais aussi depuis Dakar, et occasionnellement depuis les Antilles, la Guyane, et nos bases de l’océan Indien. Nous assurerons ainsi une présence active et discrète dans toutes les eaux qui relèvent de notre souveraineté ou de notre juridiction, ou plus largement encore qui concourent à nos intérêts », a ajouté Mme Parly.

Par rapport aux cinq Falcon 200 « Gardian » et aux huit Falcon 50 Marine, qui approchent les 50 ans de service, les Albatros seront « plus endurants, plus autonomes et mieux équipés », a assuré la ministre. Et ils afficheront des « des performances bien supérieures », avec la capacité de voler jusqu’à 8 heures, « ce qui leur permettra de conduire des missions inatteignables par les Falcon qu’ils remplacent, jusque dans les terres australes et antarctiques françaises, par exemple », a-t-elle souligné.

Niveau équipement, ces Albatros seront dotés d’un boule optronique Euroflir, d’un radar Searchmaster, d’un dispositif permettant d’éviter le brouillage des signaux de géolocalisation par satellite, d’un détecteur de balise et de liaisons de données tactiques.

« Le Falcon 2000 Albatros est un appareil à hautes performances dotée d’un système de mission et de capteurs de dernière génération. Depuis les Falcon 20 des Coast-Guard américains jusqu’aux Falcon 2000MSA des garde-côtes japonais, en passant par les Falcon 200 Gardian et 50 M de la Marine nationale, nous avons une grande expérience dans le domaine de la surveillance maritime, en parallèle de notre longue expérience dans la patrouille maritime avec l’Atlantique », a commenté Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation.

Par ailleurs, conformément à l’approche du ministère des Armées en matière de maintien en condition opérationnelle [MCO], le contrat attibué à Dassault Aviation prévoit une « clause engageante de disponibilité, en favorisant un soutien industriel au plus près des Marins pendant 10 ans. »

Ces nouveaux avions de surveillance maritime ne seront pas tous fabriqués en France… Les quatre premiers le seront, les suivants devant en effet l’être en Inde.

« Les premiers Falcon 2000LXS servant de base au programme seront fabriqués en France, les suivants seront produits en Inde dans le cadre des offsets liés au contrat Rafale de 2016. Les transformations des 12 Falcon 2000LXS en Albatros seront toutes réalisées en France », a ainsi indiqué Dassault Aviation.

Photo : Falcon MSA © Dassault Aviation

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]