Le ministère des Armées investit dans l’analyse du renseignement par l’intelligence artificielle

Géré par Bpifrance pour le compte du ministère des Armées, Definvest vient de réaliser une nouvelle opération en participant à la levée de fonds de 20 millions d’euros que vient d’effectuer la pépite technologique Earthcube, rebaptisée « Preligens » à cette occasion.

Ce nouveau nom, est-il expliqué dans le communiqué diffusé par le ministère des Armées, « reflète davantage la réalité » de l’activité de cette entreprise, qui consiste à « mettre à la disposition des analystes des technologies révolutionnaires qui les accompagnent dans une prise de décision rapide et les aident à anticiper des menaces éventuelles. »

Ce 20 millions d’eurosn ont cependant pu être réunis grâce à l’apport d’Ace Management, fonds de référence dans le secteur des industries stratégiques, de 360 Capital, investisseur historique de Preligens ainsi qu’à des investisseurs privés, comme Octave Klaba, le fondateur du groupe OVH [hébergement de sites Internet, ndlr].

Cette opération financière permettra à cette jeune entreprise, par ailleurs un temps convoitée par In-Q-tel, le fonds d’investissement de la CIA, d’accélérer sa croissance en développant ses activités à l’international, alors qu’elle a déjà quadruplé son chiffre d’affaires en 2019 et en 2020, et de maintenir son avance technologique.

Fondée en 2016 par Arnaud Guérin et Renaud Allioux, Preligens propose des solutions visant à analyser des images prises par satellite grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle. D’où l’intérêt qu’elle peut susciter de l’autre côté de l’Atlantique…

En octobre, Preligens et Airbus Intelligence, ont présenté le logiciel « Defence Site Monitoring », qui facilite le travail des analystes en identifiant automatiquement les matériels militaires et en repérant tout mouvement inhabituel sur des sites d’intérêt placés sous surveillance et survolés par les satellites du groupe européen, capables de prendre, plusieurs fois par jour, des clichés de 30 à 50 cm de résolution [satellites Pléiades et Pléiades Neo, ndlr].

« Les armées ont investi massivement dans les satellites mais peu sur l’exploitation des données. Les images sont traitées encore souvent à la main comme il y a une dizaine d’années. Or on atteint un tel volume d’images qu’on laisse de côté une grande partie de la valeur du renseignement », avait ainsi expliqué Arnaud Guérin à l’Usine Nouvelle.

Grâce au logiciel de Preligens, les analystes de la Direction du renseignement militaire [DRM] ne perdraient plus de temps à examiner des centaines de clichés : seuls ceux qui présentent un réel intérêt seraient ainsi exploités.

Ayant son siège social à Paris, avec une antenne à Washington et une autre à Londres, Preligens emploie 80 personne et « concentre le plus important centre de recherche en Intelligence Artificielle en Europe dans son domaine », souligne le ministère des Armées.

Photo : Vue du port de Bandar Abbas – capture d’écran

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