Le porte-avions « Charles de Gaulle » devrait mettre le cap vers la Méditerranée orientale en février prochain

Lors de son bref échange avec le président Macron après la cérémonie organisée à l’Arc de Triomphe à l’occasion du 102e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a donné des nouvelles du porte-avions « Charles de Gaulle ».

« Plus de 3.500 marins sont en mer, malgré le covid, dont [ceux du] porte-avions, qui est en période de qualification de ses jeunes pilotes » pour quinze jours, a ainsi indiqué l’amiral Vandier au chef de l’État, avant d’évoquer le prochain déploiement du groupe aéronaval [TF473].

Le porte-avions « repartira mi-février pour une mission dans l’est de la Méditerranée puis dans le golfe Persique », a par ailleurs répondu le CEMM au président Macron, qui venait de l’interroger sur le programme du « Charles de Gaulle ».

Que le groupe aéronaval mette le cap vers la Méditerranée orientale, où la Marine nationale dispose actuellement de trois frégates et d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL2], n’est pas une surprise. Ces dernières années, cette destination a été un passage obligé avec les opérations menées contre l’État islamique [EI ou Daesh] au Levant.

Sauf que, depuis maintenant plusieurs mois, la Méditerranée orientale est marquée par des tensions entre la Turquie, la Grèce et la République de Chypre au sujet de l’exploitation des réserves de gaz naturel que ses fonds marins recèlent. Or, dans ces contentieux territoriaux, Paris a pris fait et cause pour Athènes et Nicosie, ce lui vaut l’animosité d’Ankara. Animosité par ailleurs alimentée par d’autres sujets…

Cela étant, il sera intéressant de voir la composition de l’escorte qui accompagnera le porte-avions français… Mais il est probable qu’elle comptera au moins une frégate grecque, comme cela a déjà été le cas au début de cette année, à l’occasion de la mission Foch.

Quant à la présence annoncée du groupe aéronaval dans le golfe Persique, qui est un grand classique, il est probable qu’elle sera liée à l’opération européenne Agenor, qui vise à surveiller et à protéger le trafic maritime aux abords du détroit d’Ormuz.

Mais il se pourrait aussi que le porte-avions Charles de Gaulle soit également déployé dans d’autres régions. C’est, en tout cas, ce qu’a laissé entendre le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, en affirmant qu’il proposerait à M. Macron des options, qui « seront un choix politique en réalité » pour cette prochaine mission.

Un indice a peut-être été donné à l’occasion du dixième anniversaire des accords de défense franco-britanniques de Lancaster House, le 3 novembre dernier. À cette occasion, Florence Parly, la ministre française des armées, et Ben Wallace, son homologue britannique, se sont réjouits « que l’année prochaine, et pour la premire fois, le ‘Queen Elizabeth’ puisse coopérer avec le ‘Charles de Gaulle’. » Or, le porte-avions de la Royal Navy devrait en principe mettre le cap vers la région Indo-Pacifique pour son premier déploiement opérationnel.

Justement, à propos de cette partie du monde, et devant le président Macron, l’amiral Vandier a brièvement évoqué l’escale du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude à Perth, en Australie. La présence d’un tel navire dans la région indo-pacifique n’était plus arrivé « depuis longtemps », a souligné le général Lecointre, qui a indiqué que ce SNA rallierait prochainement l’île de Guam, où les forces américaines disposent d’une importante base aéronavale.

Photo : Marine nationale

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