Mali : Les forces françaises ont éliminé plus de 50 jihadistes lors d’une action d’opportunité

Depuis quelques mois, l’État-major des armées [EMA] se garde de donner le bilan des différentes opérations menées par les forces françaises au Sahel. Au plus communique-t-il sur les destructions de matériels saisis aux groupes armés terroristes [GAT]. Ce 2 novembre, il a fait une exception. En effet, sur les ondes d’Europe1, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a indiqué qu’une intervention des forces spéciales [task force Sabre] avait permis d’éliminer une « soixantaine de jihadistes », dans la région de Boulikessi, le 30 octobre.

Cette intervention a eu lieu dans le cadre d’une opération plus vaste, lancée depuis le début du mois d’octobre afin de marquer la fin de la saison des pluies dans la région.

« À la fin de la saison des pluies, on mène un effort particulier de plusieurs semaines en mobilisant la totalité de nos moyens, soit 5.100 hommes », a en effet expliqué le général Lecointre, pour qui se genre d’actions « permet de désorganiser l’ennemi, de montrer qu’il est de plus en plus aux abois et de le mettre à hauteur de nos partenaires. »

S’agissant de l’action du 30 octobre, qualifiée de « succès important porté à l’engagement de l’opération Barkhane et du commandement des opérations spéciales » par le CEMA, elle a visé une concentration de combattants affiliés à Ansarul Islam, un groupe jihadiste fondé au Burkina Faso par le prédicateur Ibrahim Malam Dicko. Pour rappel, ce dernier avait été tué en 2017 lors de l’opération Bayard, menée par les forces françaises dans la forêt de Foulsaré, en avril 2017.

Selon le CEMA, les commandos français, appuyés par des Mirage 2000D, ont ainsi empêché l’attaque d’une garnison malienne implantée dans la région de Boulikessi. Si cette colonne terroriste a été décimée, plusieurs jihadistes ont cependant été capturés. « On essaie toujours de faire au maximum de prisonniers pour avoir des renseignements et puis surtout pour les faire juger après », a-t-il dit.

La ministre des Armées, Florence Parly, actuellement en Déplacement au Sahel, a également évoqué cette action des forces françaises, en donnant un bilan d’une cinquantaine de tués dans les rangs jihadistes.

« Le 30 octobre au Mali, la force Barkhane a conduit une opération qui a permis de neutraliser plus de 50 jihadistes, confisquant également des armes et du matériel », a indiqué Mme Parly. « Cette action d’opportunité porte un coup significatif à un groupe terroriste affilié à al-Qaëda une katiba d’Ansarul Islam, opérant dans la région de Boulikessi, près de la frontière avec le Burkina Faso », a-t-elle ajouté.

Cette action a été déclenchée après que des drones MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] ont repéré une colonne de jihadistes à moto.

« Ces motos se sont ensuite groupées et dissimulées sous les arbres. Nous avions deux Mirage dans la zone, Barkhane a immédiatement déclenché l’opération et a lancé une frappe », a raconté la ministre.

Cela étant, Ansarul Islam n’était initialement pas affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM], qui relève d’al-Qaïda. A priori, et à en croire le CEMA et Mme Parly, ce serait désormais maintenant le cas.

Par ailleurs, également ce 2 novembre, al-Qaïda au Maghreg islamique [AQMI] a appelé ses partisans à tuer « toute personne insultant » Mahomet et menacé de se venger du président Macron, qui a défendu le droit à la caricature.

« Tuer celui qui insulte le prophète est le droit de chaque musulman capable de l’appliquer », a en effet affirmé AQMI, via un communiqué publié en réaction aux propros tenus par Emmanuel Macron lors de l’hommage rendu à la Sorbonne au professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, assassiné à Conflans-Saint-Honorine par un jihadiste d’origine tchétchène, le 16 octobre dernier.

Photo : archive © EMA

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