L’A330 MRTT « Phénix » a déjà terminé son premier déploiement opérationnel sur un théâtre extérieur

Alors que, à Istres, le 5 octobre, se préparait la cérémonie devant marquer le retrait du service d’un premier avion ravitailleur C-135FR, un A330 MRTT « Phénix » de l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique [ERVTS] 01.031 « Bretagne » rejoignait la base d’al-Udeid [Qatar] pour prendre part à l’opération Chammal [nom de la participation française à la coalition antijihadiste dirigée par les États-Unis].

Si l’A330 MRTT, dont l’armée de l’Air et de l’Espace [aAE] dispose actuellement trois exemplaires, avait déjà pris part à des engagements opérationnels, ce déploiement sur un théâtre extérieur était le premier du genre pour ce nouveau type d’appareil sous les cocardes tricolores.

En général, l’engagement d’un avion ravitailleur ou d’un E-3F « AWACS » au sein de la coalition ne dure pas plus de quelques semaines. Et il en a été ainsi pour ce Phénix. En effet, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] a annoncé son retour en France. Et le temps est donc désormais au bilan.

Durant les trois semaines passées au Qatar, cet A330 MRTT a effectué 11 sorties aériennes, ce qui représente une centaine d’heures de vol au cours desquels 47 ravitaillements en vol ont été effectués, tant au profit des Rafale de la force Chammal qu’à celui des Typhoon de la Royal Air Force. Au total, 260 tonnes de carburant ont été livrées.

« Les excellentes performances du Phénix lui ont permis de décoller à masse maximum, soit 233 tonnes, du terrain d’Al Udeid, qui affichait jusqu’à 45°C, pour des missions Chammal/OIR […] ou avec notre partenaire qatari pour des missions de coopérations conjointes », a résumé le commandant Charles, le chef du détachement « Phénix ».

« Le Phénix s’intègre parfaitement dans la circulation aérienne civile. Étant équipé d’un dispositif permettant la séparation verticale entre appareils dans l’aviation commerciale, les croisières aller et retour vers et depuis le théâtre peuvent s’effectuer à des altitudes plus élevées que son prédécesseur le C135 rénové, le standard Réno 2 dans notre jargon, ce qui permet un gain appréciable de carburant », a également expliqué l’officier.

Il y a quelques jours, l’EMA a reproduit le témoignage d’un pilote de Rafale engagé dans l’opération Chammal. Par rapport au C-135, « on sent vraiment une différence dans la rapidité de débit du kérosène que l’on nous délivre. […] L’action n’a duré que quelques minutes. Bien que nous ayons déjà eu la chance de ravitailler sur cet aéronef en métropole, il est intéressant d’effectuer cette opération avec des aéronefs configurés pour des missions de guerre », a-t-il dit.

Pour rappel, par rapport au C-135FR, le Phénix est beaucoup plus imposant [60×60 mètres contre 40×40 mètres] et affiche des performances nettement supérieures, avec une capacité d’emport de 111 tonnes de carburants [contre 87 tonnes] et de 40 tonnes de fret. Qui plus est, il a besoin d’une piste plus courte pour décoller [2.800 mètres contre 3.600].

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