Deux industriels turcs ont dévoilé un projet de navire armé sans équipage à bord

La robotisation des opérations navales, que ce soit sous ou sur les mers, est en marche. Depuis quelques années, les initiatives allant dans ce sens foisonnent, en particulier aux États-Unis, où plusieurs programmes de navires autonomes ont été lancés, comme le Sea Hunter, destiné à la lutte sous-marine, le LUSV [Large Unmanned Surface Vessels] ou bien encore le XLUUV [Extra Large Unmanned Undersea Vehicles] et le LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles].

À cette liste vient s’ajouter le CUSV de Textron Systems [Common Unmanned Surface Vessel], un patrouilleur sans équipage conçu à l’origine pour se déployer à partir des navires de combat Littoral [LCS].

D’ailleurs, l’US Navy a l’intention de miser sur de tels navires afin d’atteindre son objectif d’aligner plus de 500 bâtiments d’ici 2030.
Récemment, la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone, a donné le coup d’envoi au projet NOMARS [No Manning Required Ship] en attribuant sept contrats à plusieurs entreprises innovantes dans le domaine naval.

Mais la marine américaine n’est pas la seule. La Royal Navy conduit des expériences dans ce domaine, via son initiative NavyX. En mars, lors de manoeuvres en Norvège, elle a testé le Maritime Autonomy Surface Testbed [MAST], un navire autonome de 13 mètres conçu par L3 Harris le Defence Science and Technology Laboratory du ministère britannique de la Défense. Et, en juin, il en a été fait de même avec un Pacific 24 sans équipage. En juin, elle a lancé un appel d’offres pour un sous-marin autonome, capable de naviguer pendant 3 mois et de fournir une « capacité de collecte de renseignement discrète, souple, précise et rapide. »

Alors qu’en France, de telles capacités seront utilisées pour la guerre des mines avec le SMAF [Système de lutte anti-mines futur], développé en collaboration avec les Britanniques, le ministère australien de la Défense a récemment notifié un contrat à Thales pour un « système naval autonome souverain », dédié à la lutte anti-sous-marine.

La Turquie a également pris le train en marche, si l’on en juge par le navire « Ulaq », qui vient d’être dévoilé par Ares Shipyard et Meteksan Defence.

En effet, selon les deux industriels turcs, « Ulaq » est navire de surface et sans équipage, construit avec des matériaux composites « avancés », d’une portée de 400 km et pouvant naviguer à la vitesse de 35 noeuds [65 km/h]. Pouvant s’intégrer dans un réseau chiffré, il sera doté de deux missiles L-UMTAS à guidage laser et de quatre missiles Cirit, fournis par Roketsan.

Cet « Ulaq » sera capable d’être engagé dans des missions allant du renseignement à la surveillance, en passant par la protection des insfrastructures stratégiques, la guerre asymétrique et la guerre de surface. Mais Ares et Meteksan ont indiqué qu’il pourrait également être utilisé pour la lutte anti-sous-marine et anti-mines, ainsi que pour la recherche et le sauvetage.

Cela étant, les deux partenaires n’ont pas donné davantage de détails, si ce n’est que les essais de ce navire sans équipage devraient commencer en décembre prochain et qu’une campagne de tirs est prévue pour le premier semestre 2021.

D’après les images fournies par Ares Shipyard et Meteksan, l’Ulaq est comparable au CUSV de Textron, lequel a été récemment testé dans le rôle de sécurité portuaire à Norfolk, avec une mitrailleuse de calibre .50 télécommandée.

« Nous sommes incroyablement heureux et fiers d’annoncer le lancement du premier programme [turc] de navire de surface armé sans équipage après des années de travaux d’ingénierie intensifs et d’investissements », a commenté Utku Alancn le Pdg d’Ares Shipyard.

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