Un avion de transport A400M « Atlas » peut charger un véhicule Griffon à « quelques centimètres près »

Le 19 octobre dernier, l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] a indiqué que l’un de ses avions de transport A400 « Atlas » avait transporté un Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] « Griffon », la nouvelle « bête de somme » de l’armée de Terre, au cours d’un vol de 7 heures entre Djibouti et la France. Une première.

Une telle opération n’allait pas forcément de soi, non pas rapport à la capacité d’emport d’un A400M Atlas mais au regard des dimensions du Griffon [7,58m x 2,54m x 3,50m], dont la masse, par ailleurs, est de 24,5 tonnes. « Pour le chargement du véhicule en terme de hauteur, tout s’est joué à quelques centimètres », a ainsi expliqué le commandant de bord de l’appareil. Aussi a-t-il fallu aménager les modalités et chargement et de déchargement pour un véhicule d’un tel gabarit.

Ce vol a mobilisé trois pilotes et trois mécaniciens navigants de la 61e escadre de transport [ET] et de l’équipe de marque avion de transports tactiques [EM ATT]. Mais la mission de cet A400M n’a pas seulement consisté à rapatrier un Griffon. Elle a en effet conduit dans le cadre d’une expérimentation plus large en vue d’homologuer les conditions d’aérotransport d’un blindé de ce type, sous l’égide du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM].

Quelques jours après l’aAE, la Direction générale de l’armement [DGA] est revenue sur cette expérimentation réussie. Ainsi, rappelle-t-elle, ce vol fait suite à une campagne d’essais menée par sa division « Techniques aéronautiques » en 2017. Campagne qui s’était déroulée en trois phases : mesures précises des dimensions du Griffon et de la masse de ses essieux et de ses roues pour « déterminer sa capacité à être chargé en A400M », vérification de cette capacité par chargement dans la maquette de soute de l’avion instrumentée MAQCIS [Maquette de chargement et d’instruction simplifiée A400M] et vérification et l’optimisation des arrimages élaborés par simulation au sein du département aérotransport.

Quoi qu’il en soit, cette expérimentation a permis de démontrer la capacité de l’A400M à déployer et surtout à récupérer un Griffon sur tous les terrains qui lui sont accessibles, souligne la DGA.

À noter que cette première a eu lieu quelques jours après des tests d’embarquement d’un Griffon à bord du porte-hélicoptère amphibie [PHA] Mistral par une entrée latérale. « L’objectif était de vérifier l’interopérabilité du véhicule avec un bâtiment amphibie amarré à un quai dépourvu de capacité Ro-Ro », avait alors expliqué la Marine nationale.

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