Attentat de Nice : Le plan Vigipirate élevé au niveau « urgence attentat » sur l’ensemble du territoire

Un peu plus de trois heures après l’attaque terroriste qui a coûté la vie à trois fidèles de la basilique Notre-Dame de Nice, ce 29 octobre, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé que le plan Vigipirate va être porté au niveau « urgence attentat » sur l’ensemble du territoire.

Actuellement, le plan Vigipirate compte trois niveaux. Le premier vise à maintenir un état vigilance et correspond à une posture permanente de sécurité, qui comprend la mise en oeuvre d’une centaine de mesures, confidentielles pour l’essentiel. Ensuite vient le niveau « sécurité renforcée – risque attentat ».

Malgré qu’il y ait déjà eu plusieurs attaques similaires à celle de Nice commises en France depuis le début de cette année [Villejuif en janvier, Colombes et Romans sur Isère en avril, Paris en septembre et Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre] et que se tient actuellement le procès de l’attentat contre Charlie Hebdo, e niveau intermédiaire était jusqu’alors en vigueur. Il prévoit la mise en oeuvre de mesures particulières concernant des domaines particuliers susceptibles de faire l’objet de menaces [lieux de cultes, aéroports, gares].

Enfin, le niveau « urgence attentat » est généralement déclaré à la suite d’une attentat ou « si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action ». Sa durée est limitée dans le temps et permet, explique le gouvernement, d’assurer « la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise. » Il se traduit notamment par un renforcement des patrouilles et de la surveillance des endroits sensibles, comme les lieux de cultes.

Le fait que, selon la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI], la menace terroriste se trouve à « niveau extrême », et l’approche de la fête catholique de la Toussaint, motivent la décision prise par le Premier ministre. Décision susceptible d’avoir des conséquences sur la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle.

Depuis que son dispositif a été revu en 2017, cette dernière mobilise 10.000 militaires, répartis selon trois cercles : 3.500 sont en permance sur le terrain [échelon permanent], 3.500 sont mobilisables lors de grands événements et/ou selon les circonstances [échelon de renforcement planifiée] et 3.000 se tiennent en réserve en cas de crise [réserve stratégique].

D’ailleurs, cela ne va pas sans poser quelques soucis à l’armée de Terre [qui fournit l’essentiel des troupes] étant donné que, cette année, il lui a fallu renforcer ses effectifs au Sahel tout en prenant part à d’autres opérations [Résilience, Amitiés] et en maintenant sa participation dans d’autres. Interrogé à ce sujet en mars 2020 au Sénat, le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA] avait affirmé que la « question de Sentinelle sera posée, car nous avons besoin d’avoir plus de souplesse sur cette opération. »

Photo : © EMA

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