À peine commandés, deux Airbus A330 sont déjà sur le point d’être livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace [MàJ]

En juin, lors de la présentation du plan de soutien à la filière aéronautique concocté par le ministère de l’Économie et des Finances, il avait été annoncé une commande « anticipée » de trois Airbus A330 destinés à l’armée de l’Air & de l’Espace, ces appareils devant être ensuite transformés en avions ravitailleurs Phénix [A330 MRTT]. Le tout pour 200 millions d’euros.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a porté à 15 le nombre d’A330 MRTT devant être mis en oeuvre par les Forces aériennes stratégiques [FAS], contre 12 jusqu’alors. La commande annoncée doit ainsi permettre d’anticiper de huit ans le retrait en service des deux A340 et deux ans celui des A310. Ces appareils sont actuellement mis en oeuvre par l’escadron de transport 3/60 Esterel. En outre, cette opération vise aussi à simplifier la gestion et la maintenance des avions dits de transport stratégique en ne comptant qu’un seul modèle en dotation.

Fin septembre, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué que la commande de ces trois A330 venait d’être notifiée à Airbus [sans préciser la date, ndlr].

Or, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 octobre, le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a fait savoir que les deux premiers avions ont été déjà été livrés à ses services. Après leur réception par la DGA, ils ne devraient pas tarder à rejoindre à prendre leur service au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace.

Évidemment, la célérité avec laquelle ont été livrés ces deux A330 pose question de savoir s’il s’agit ou non d’avions d’occasion. D’autant plus que, d’après le magazine Scramble, un A330 aux couleurs du 3/60 Esterel aurait été photographié à Tarbes, le 2 octobre dernier. Et de préciser que cet appareil, assemblé en 2015 avec le n°1608, a appartenu à la compagnie AVIANCA, avant de cesser de voler en avril 2019.

Aussi, M. Barre n’y a pas coupé lors de sa conférence de presse. Selon ses explications, ces deux appareils ne sont pas d’occasion puisqu’ils ont été prélevés sur les « invendus » d’Airbus. En clair, ce sont des avions « neufs » ayant fait l’objet d’un désistement de la part des clients qui les avaient commandés. Ce qui n’explique ce que faisait à Tarbes cet exemplaire décrit comme étant de seconde main…

Quant au troisième A330, il reste à assembler. C’est d’ailleurs ce qu’avait précisé le plan de soutien présenté par Bercy. « La fabrication d’un A330-MRTT mobilise les quatre sites d’Airbus en France [Toulouse, Saint-Eloi, Nantes et Saint-Nazaire] et l’ensemble de la chaîne de sous-traitance [Daher, Latécoère, et de nombreuses autres
PME et ETI]. Cette mesure préservera l’équivalent de 100 emplois pendant 2 ans », avait-il souligné.

Il faudra un peu de patience pour que ces trois A330 soient transformés en « Phénix » puisque cette opération est prévue en 2026. Ce qui signifiera qu’ils seront évidemment indisponibles à ce moment-là.

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