Les dépenses militaires des pays européens membres de l’Otan annoncées en hausse de +4,3% en 2020
Faire de la règle des 2% du PIB l’alpha et l’oméga de toute politique en matière de défense n’est pas forcément la chose la plus pertinente qui soit. Si, par exemple, pour atteindre cet objectif, un pays dote ses armées d’un budget de 10 milliards de d’euros, encore faut-il qu’une part relativement importante soit affectée au renouvellement ou à l’acquisition de capacités… Ce qui n’est pas forcément évident si les dépenses de fonctionnement sont trop élevées.
Quoi qu’il en soit, et selon des chiffres avancés par l’Otan en novembre 2019 [.pdf], neuf de ses membres avaient d’ores et déjà atteint cet objectif des 2% du PIB en matière de dépenses militaires, conformément à ce qui avait été convenu lors du sommet de Newport, en 2014. La France n’en faisait alors pas [encore partie], l’actuelle Loi de programmation militaire [LPM] prévoyant d’atteindre ce niveau en 2025.
Depuis, la crise provoquée par les mesures prises pour contenir la pandémie de covid-19 a fait plonger tous les indicateurs économiques dans le rouge. Et tous les pays de l’Otan ont vu leur PIB se contracter.
« La pandémie va avoir des conséquences économiques très importantes à court terme sur les budgets, mais j’attends des Alliés qu’ils restent engagés dans leurs investissements pour leur défense », avait alors commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, en mars dernier.
Cela étant, pour le moment, les craintes de l’ex-Premier ministre norvégien ne sont pas traduites dans les faits puisque selon de nouvelle statistiques publiées par l’Otan [.pdf], les dépenses militaires des pays membres européens ainsi que celles du Canada ont de nouveau progressé, pour s’établir à près de 260 milliards d’euros.
Et si l’on ajoute à ce montant les dépenses militaires des États-Unis, soit 784,952 milliards de dollars, on arrive au total de 1,092 billion de dollars [soit plus de mille milliards, ndlr]. Soit 2,85% du total des PIB des pays membres. Par comparaison, et d’après les données de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], les dépenses militaires mondiales ont représenté 2,2% du PIB mondial en 2019.
« Cette année sera la sixième année consécutive de hausse des dépenses militaires par les alliés européens et le Canada, avec une progression réelle de 4,3%. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive », a commenté M. Stoltenberg, ce 21 octobre.
Cependant, et sous réserve que les chiffres communiqués par l’Otan l’an passé ne soient pas faux [on note des différences, certes minimes, avec ceux qui viennent d’être publiés, ndlr], la France et la Norvège sont les seuls pays à avoir rejoint ceux qui ont déjà porté leur effort de défense à 2% du PIB. La Bulgarie [3,25% du PIB en 2019] est sortie de la liste.
Si, en France, la Loi de programmation militaire prévoit de porter les dépenses militaires à 41 milliards d’euros en 2022, puis à 44 milliards d’euros l’année suivante [une incertitude plane pour les deux dernières annuités], la Norvège a fait savoir que son budget de la défense serait supérieur de 8,3 milliards de couronnes norvégiennes par rapport à celui qui a été voté cette année [qui est de 61 milliards de couronnes, soit 5,58 milliards d’euros – 1 NOK = 0,091 euros, ndlr].
Quoi qu’il en soit, le fait que l’effort de la France en matière de défense ait été évalué à 2,11% du PIB [pensions comprises] ne veut pas dire que les forces françaises ont à leur disposition un budget à la hauteur des besoins nécessaires pour assurer leur remontée en puissance.
Plutôt que d’évaluer les budgets en fonction des parts de PIB qu’ils représentent, le plus intéressant serait de regarder les sommes allouées au renouvellement et à l’acquisition de capacités. Sommes qui doivent être équivalentes à 20% des dépenses militaires des pays membres de l’Otan. Mais cet indicateur n’est que rarement évoqué… Parler de 2% du PIB permet plus facilement, sans doute, de se payer de mots, ce qui n’avance pas à rien.
Les sirènes annonçaient une baisse drastique des dépenses dans l’OTAN.
Mais l’effet Trump est incontestable.
@ E- Faystos
Avec une contraction historique du PIB, c’est plus facile :
https://www.lopinion.fr/edition/international/defense-2-budget-sont-atteints-grace-a-recession-economique-227038
La chute du PIB français en 2020 va permettre à la France de dépasser les 2% de PIB consacrés à la défense. 2,11% exactement, selon l’estimation OTAN publiée ce matin.
L’Allemagne aussi va prendre cher, même si 10 milliards d’euros sur la table pour soutenir ses industriels, cela ne vaut pas une LPM française…
L’autre poids lourd de la défense en Europe, le Royaume-Uni ne va pas mieux :
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/brexit-le-scenario-noir-d-un-no-deal-pour-les-exportations-europeennes-860283.html
@ E- Faystos
Vous parlez de cet Trompette mondiale qui ignore que l’UK a la bombe atomtique, et que la Finlande est un pays indépendant ?
Non Ce n’est pas l’effet Donald, dont tous les sondages prédisent la defaite, et que les chancelleries Européennes souhaitent le départ avec joie…
Par contre il y a un vrai effet COVID-relance + Poutine (cyber, ….) + Erdogan + XI
Celui-là . Irresponsable, gaffeur, clivant.
Au delà , nombre de pays partenaires souffrent aussi de l’effet F35, et donc ils recommandent ou lui octroient des budgets dédiés à sa maintenance.
Et d’autres espèrent limiter la casse sociale dûe au Covid19. Mais ils sont minoritaires, à mon sens, tant le POTUS paraît déconnant/déconnecté.
En matière de budget d’armement, les USA ont l’équivalent des 50 pays qui les suivent dans le classement mondial (où ils occupent la première place).
En matière de projection de puissance, il n’y a pas de match non plus.
https://www.meta-defense.fr/2020/10/16/logistique-tankers-munitions-le-pentagone-betonne-les-fondamentaux/
Damned ! Les allemands ont un budget supérieur à la France alors qu’ils n’ont pas de composants nuke ni de PPA, ni de SNLE, ni d’OPEX bourbier.
Avec l’augmentation du budget, la France pourra se payer les rafales et les mistrals donnés. Et un cinquième SNA?
certainement pas !
L’article vous dit que le % du PIB ne sert pas et vous mettez les deux pieds dedans.
L’allemagne malgré sont budget supérieur à des capacité 30% inférieur au notre, on se souvient encore de 29 Eurofighter et 6 tornado en état de vol en 2015 quand la France avait invoqué la close de défense commune européenne. Les avions allemands sont vites rentré à la maison alors qu’ils ne devaient faire que du renseignement, les jumelles de vision nocturnes et les lumières du tableau de bord rendait les pilotes ébloui.
Non l’augmentation du budget ne permettra qu’à peine de récupérer le potentiel consommé sous Hollande.
Mistrals et rafale ont été vendus pas donnés, seul les rafale seront remplacés (pour le moment) et on a encore aucune idée comment. Si l’augmentation doit payer les ventes, c’est un manque à gagner au final pour l’armée. un cinquième SNA ?? sachant qu’on en a déjà 6… (si on parle SNLE, c’est vers 6 qu’il ferait aller, 5 snle n’aurait aucune cohérence de format)
@ Bob
Pas de problème pour un cinquième SNA, puisqu’elle répare le sixième.
Tu devrais aller sur le site « Opex 360 », tu y apprendrais des choses ;o)
Il faut voir ce que cela donne comme capacité et là c’est vraiment pas la jolie.
Sauf FR, Uk puis peut être Italie, le reste c’est inexistent.
Apres on critiquera les USA mais pas trop fort quand meme, il faudrait pas qu’ils entendent 😉
« Europe OTAN et Canada » (CF. PDFs) : c’est pas beau de faire monter le premier de la classe sur l’estrade et de faire un carton sur tous les autres sans discernement :o)-
Une com lourdingue pas vraiment sibylline qui fait un peu pitié et sourire … Jaune. Stoltenberg, vendu ! :o-
Contaction des PIB, il n’y a pas de quoi pavoiser…
https://www.bruxelles2.eu/2020/10/lobjectif-de-2-de-defense-quasiment-atteint-un-miracle-nomme-coronavirus/