La Russie lance un exercice naval en mer Caspienne, avec le conflit du Haut-Karabakh en toile de fond

S’agissant du Haut-Karabakh, territoire pour lequel se déchirent deux anciennes républiques soviétiques, à savoir l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la Russie redoute de devoir s’impliquer militairement. Ce qui pourrait être le cas si jamais le territoire arménien est attaqué par les forces azerbaïdjanaises étant donné que, comme Moscou, Erevan est membre de l’Organisation du traité de sécurité collective [OTSC], qui dispose d’une clause de défense mutuelle.

Or, le 14 octobre, Bakou a affirmé avoir visé des « sites de lancement de missiles » en Arménie. Ce qu’Erevan a confirmé, tout en niant que ces derniers représentaient une quelconque menace pour l’Azerbaïdjan. Pourtant, une semaine plus tôt, le président russe, Vladimir Poutine, avait assuré que la Russie « ses obligations » dans le cadre de l’OTSC…

Quoi qu’il en soit, hasard ou pas, le ministère russe de la Défense a annoncé, ce 16 octobre, avoir lancé des manoeuvres navales « dans la partie centrale de la mer Caspienne, au nord de la péninsule d’Absheron »… où est située Bakou. En général, de tels exercices sont planifiés assez longtemps à l’avance. Mais celui-ci vient à point nommé dans la mesure où il pourrait être vu comme un message envoyé à Bakou.

Si l’ampleur de cet exercice peut sembler modeste, puisqu’il ne concernera que quatre navires, dont les frégates « Tatarstan » et « Dagestan » ainsi que les corvettes « Uglich » et « Velikiy Ustyug », il prévoit en revanche des « tirs d’artillerie et de missiles en mer contre des cibles aériennes et navales dans le cadre d’une force opérationnelle conjointe », des aéronefs du district militaire sud de la Russie devant y prendre part.

En outre, les quatre navires mobilisés ont tous la capacité de tirer des missiles de croisière Kalibr, dont la version développée pour l’action contre la terre a une portée de 1.400 à 1.500 km.

Cela étant, cet exercice est organisé « dans le cadre d’un contrôle de préparation au combat », « ne présente aucune menace » et de restreint pas l’activité économique des États riverains de la Caspienne », a fait valoir le ministère russe de la Défense.

Photo : Corvette de la classe Buyan

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