Le Japon lance le « Taigei », qui inaugure une nouvelle classe de sous-marins

La Force maritime d’autodéfense japonaise doit, à terme, disposer de 22 sous-marins à propulsion diesel-électrique afin d’être en mesure de surveiller, voire de contrer le cas échéant, les activités de la marine chinoise, le Japon ayant des désaccords avec la République populaire de Chine sur le tracé de leurs frontières maritimes respectives ainsi que sur l’archipel Senkaku, actuellement administré par Tokyo mais revendiqué par Pékin. En outre, la Corée du Nord a affiché des ambitions en matière de capacités sous-marines, notamment en développant des missiles balistiques mer-sol.

Pour le moment, la marine nippone compte 11 sous-marins appartenant à la classe Oyashio. Les deux premiers de la série, à savoir les JDS Oyashio et JDS Michishio, mis en service à la fin des années 1990, sont utilisées pour la formation et l’entraînement des équipages.

Ces navires ont ensuite été rejoints, à partir de 2009, par ceux de la classe Sōryū, plus imposants que les premiers [2.900 tonnes de déplacement en surface contre 2.750 tonnes]. Bénéficiant d’améliorations technologiques constantes, avec l’ajout du sonar ZQQ-7B, de nouvelles liaisons satellitaires et de contre-mesures anti-torpilles, ces sous-marins sont actuellement au nombre de 11. Un douzième – le JDS Tōryū – devrait être opérationnel en mars 2021.

À noter que les deux dernières unités de la classe Sōryū seront dotées de batteries lithium-ion, lesquelles donnent deux fois plus d’énergie disponible que les batteries plomb-acide, tout en étant rechargeables beaucoup plus rapidement. Ce qui, en termes opérationnels, se traduit par une capacité d’immersion accrue et un temps passé à l’immersion périscopique réduit. Ce qui limite évidemment la vulnérabilité d’un sous-marin qui en est équipé.

Cette technologie, que Naval Group possède par ailleurs [avec le système LIB(RT), présenté en novembre 2018, ndlr], sera utilisée pour la nouvelle classe de sous-marin que la marine japonaise vient d’inaugurer avec le lancement du JDS Taigei [qui signifie « grosse baleine »], au chantier naval de Mitshubishi Heavy Industries, à Kobe.

D’un coût de 620 millions d’euros environ, le JDS Taigei affiche un déplacement de 3.000 tonnes en surface. D’une longueur de 84 mètres pour 9,1 mètres de large, il sera mis en oeuvre par un équipage de 70 marins. L’accent ayant évidemment été mis sur sa discrétion acoustique, avec de nouveaux matériaux, ce navire mettre en oeuvre un radar de surface ZPS-6H, un sonar Oki ZQQ-8 ainsi que des contre-mesures de torpilles [leurres] et de six tubes lance-torpilles HU-606 de 533 mm. Il sera armé de torpilles filoguidées de type 89 et de missiles anti-navires Harpoon.

Selon les prévisions de la marine japonaise, le JDS Taigei doit être mis en service en mars 2022. Deux autres sous-marins de ce type, actuellement en cours de construction, suivront en 2023 et en 2024.

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