Embargo sur les armes/Libye : La frégate française Latouche-Tréville a rejoint l’opération européenne Irini

Alors que le gouvernement d’union nationale [GNA], appuyé militairement par la Turquie, semble connaître quelques tensions, avec des affrontements signalés entre deux milices qui le soutienne et les propos de son chef, Fayez el-Sarraj, qui s’est dit prêt à quitter ses fonctions, les discussions avec son rival établi à Tobrouk ont repris à Bouznika [Maroc]. Vont-elles déboucher sur un accord politique susceptible de mettre fin au chaos qui règne actuellement en Libye?

En attendant, l’embargo sur les armes qu’a décrété l’ONU à l’égard de la Libye est toujours en vigueur. Et comme il a régulièrement été violé par les puissances soutenant l’un ou l’autre camp, l’Union européenne a lancé l’opération navale Irini afin de le faire respecter. Du moins, l’arraisonnement et l’inspection de navire étant strictement encadrés par le droit de la mer, cette dernière vise surtout à documenter les violations, puis de transmettre les informations aux Nations unies.

Jusqu’à la semaine dernières, les moyens navals de cette opération se limitaient à la seule frégate grecque HS Limnos, son navire amiral, la frégate multimission italienne ITS Margottini, ayant été contraint de jeter l’éponge en raison de cas de covid-19 à son bord.

Cela étant, après avoir a pris part à un exercice avec la frégate multimissions « Tayha Misr » et un sous-marin de type 209/1400 de la marine égyptienne, et conformément à l’annonce faite par Florence Parly, la ministre des Armées, lors de son discours de rentrée, le 16 septembre, la frégate anti-sous-marine [FASM] « Latouche-Tréville » a rejoint cette opération européenne pour une durée de cinq semaines. L’État-major des armées [EMA] n’a pas précisé les moyens – notamment aériens – qu’elle mettra en oeuvre alors que l’hélicoptère Lynx qu’elle embarquait jusqu’alors a officiellement été retiré du service.

Toutefois, l’EMA a peut-être donné un indice. En effet, avant d’intégrer l’opération Irini, le « Latouche-Tréville » a rejoint la frégate légère furtive [FLF] La Fayette au sud de la République de Chypre afin de former un « Surface action group » [SAG]. « Par la réalisation de ce type d’action, la France manifeste de façon ostensible sa présence dans la zone, son attachement au respect de la liberté de navigation et sa capacité à intervenir de manière effective en cas de violation du droit international », a-t-il expliqué.

Mais, surtout, cette action a permis de « s’entraîner à la mise en œuvre d’un micro-drone qui se révèle toujours très utile pour effectuer des prises de vues déportées », a continué l’EMA. « Ces drones constituent ainsi un outil efficace pour équiper les cellules infos-crises des bâtiments. Une mise en œuvre dans un tel environnement nécessite cependant une formation préalable et de l’entraînement spécifique [prise en compte de la vitesse relative du bâtiment par rapport au drone ou encore les contraintes d’émission des senseurs] », a-il ajouté.

Doit-on en conclure que la frégate Latouche-Tréville dispose d’un « micro-drone »? Sollicitée, la Marine nationale n’a pas encore répondu à une demande de précision sur ce sujet. Cependant, en novembre 2019, le magazine Cols bleus avait affirmé que la Marine nationale attendait les premières livraisons du SMDM [système de minidrone Marine] à partir de 2020. Sans doute s’agissait-il d’appareils DVF 2000 Aliaca, lesquels firent l’objet d’une expérimentation à bord de l’aviso Commandant Birot.

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