Otan : La Grèce et la Turquie ont trouvé un accord sur un mécanisme visant à éviter les incidents militaires

Le 3 septembre, alors qu’il venait à peine d’annoncer l’ouverture de discussions entre la Grèce et la Turquie pour « définir des mécanismes de déconfliction militaire », le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait, en quelque sorte, été désavoué par Athènes, qui affirma vouloir le « retrait immédiat de tous les navires turcs du plateau continental grec » avant d’entamer une quelconque négociation.

Depuis, l’Union européenne a apporté son soutien à la Grèce [ainsi qu’à la République de Chypre] tout en agitant la menace de sanctions à l’égard de la Turquie. « Toutes les options sont sur la table » a encore prévenu Charles Michel, le président du Conseil européen Charles Michel, à la veille d’un sommet devant évoquer la question de la Méditerranée orientale.

Cela étant, après avoir multiplié les déclarations martiales, Ankara a mis un bémol, notamment en rappelant son navire de recherche sismique Oruç Reis, envoyé sous escorte militaire dans les eaux revendiquées par Athènes afin d’y prospecter des gisements d’hydrocarbures.

Puis, plus récemment, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, s’est rendu en Grèce pour tenter d’aplanir la situation… en visitant notamment la base navale de Souda, en Crète, où il a retrouvé Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec. Et cela alors que les rumeurs sur un possible retrait américain de la base d’Incirlik, en Turquie, font régulièrement surface.

Entre-temps, Athènes a annoncé un programme de modernisation de ses forces armées, avec notamment l’acquisition de 18 avions Rafale auprès de la France et le renforcement de ses capacités navales.

Visiblement, et maintenant qu’elle semble occupée par la situation au Haut-Karabakh, où elle soutient l’Azerbaïdjan face à l’Arménie, la Turquie a finalement trouvé un accord de « déconfliction » avec la Grèce, sous l’égide de l’Otan, organisation dont ces deux pays sont membres depuis 1952.

En effet, selon un communiqué de l’Otan, la Grèce et la Turquie sont convenues d’établir une ligne directe afin d’éviter tout risque d’incident en Méditerranée orientale. En outre, les deux pays se sont aussi entendus pour « contribuer au règlement de [leurs] différends. »

Cet accord, trouvé au niveau des responsables militaires, est « conçu pour réduire le risque d’incidents et d’accidents en Méditerranée orientale » et « ce mécanisme de sécurité peut contribuer à créer l’espace nécessaire aux efforts diplomatiques pour traiter le différend entre les deux pays », a en effet souligné M. Stoltenberg.

« Je me félicite de la mise en place d’un mécanisme de ‘déconfliction’ militaire, réalisé grâce à l’engagement constructif de la Grèce et de la Turquie, deux alliés précieux de l’Otan », a conclu le secrétaire général de l’organisation.

L’annonce de cet accord a été faite justement au moment où le sommet de l’UE s’est ouvert, ce 1er octobre, pour évoquer la situation en Méditerranée orientale et décider d’éventuelles sanctions à l’égard de la Turquie.

Cependant, le chef du gouvernement grec n’a nullement l’intention de s’en laisser conter. « L’heure est venue pour l’Europe de discuter avec courage et sincérité du genre de relation qu’elle veut vraiment avoir avec la Turquie », a-t-il déclaré. « Une chose est certaine: les provocations de la Turquie, que ce soit par ses actions unilatérales ou par sa rhétorique extrême, ne peuvent plus être tolérées », a-t-il insisté, peu après son arrivée à Bruxelles.

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