Le vol supersonique d’un Rafale au-dessus de l’Île-de-France a suscité un vent de panique parmi la population [MàJ]

Depuis le 14 octobre 1947 et le vol du Bell X1 piloté par l’aviateur américain Chuck Yeager, on sait que plus un avion vole vite, plus il comprime l’air autour de lui. Et quand sa vitesse atteint les 340 mètres par seconde [c’est à dire celle du son au niveau de la mer], il se produit une onde de choc [le « bang » supersonique]. Et si il augmente encore sa vitesse, cette onde de choc, devenue moins rapide que lui, se propage dans son sillage.

Cela étant, et bien que ce phénomène soit connu depuis plus de 70 ans, le passage du mur du son par un avion de combat suscite immanquablement des interrogations, si ce n’est un vent de panique, parmi la population. Mais il est vrai que, à sa décharge, elle n’a pas souvent l’occasion d’assister à ce genre de chose… Et le « bang » peut aisément être pris pour une explosion. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est produit dans la région Île-de-France, peu avant 12 heures, ce 30 septembre.

« Un bruit très important a été entendu à Paris et en région parisienne. Il n’y a pas d’explosion, il s’agit d’un avion de chasse qui a franchi le mur du son. N’encombrez pas les lignes de secours ! », a ainsi expliqué la préfecture de police de Paris, via les réseaux sociaux. D’ailleurs, sur Twitter, près de 80.000 messages ont été postés dans la foulée sur le fil « #explosion ».

Peu après, l’armée de l’Air & de l’Espace a confirmé les explications données par la préfecture. À la demande du Commandement de la Défense aérienne et des opérations aérienne [CDAOA], « un Rafale de la permanence opérationnelle de Saint-Dizier en intervention réelle pour porter assistance à un aéronef en perte de contact a été autorisé à passer le mur du son pour rejoindre l’appareil en difficulté. Il a passé le mur du son à l’est de Paris », a indiqué le colonel Stéphane Spet, son porte-parole.

Par la suite l’armée de l’Air & de l’Espace a précisé que le Rafale en question a franchi le mur du son à plus de 30.000 pieds pour rejoindre un avion civil de type Embraer ERJ 145, un biréacteur de 50 places, dans la région de Saint-Brieuc. Ce dernier a d’ailleurs repris le contact avec le contrôle aérien civil. « L’incident est clos et la levée de doute a été effectuée conformément aux règles », a confié une source militaire à l’AFP.

L’Embraer ERJ 145 appartient à la compagnie Amelia [ex-groupe Regourd Aviation]. Au moment de son interception, il effectuait une liaison entre Brive et Saint-Brieuc, où est implanté Amelia Tech, une filiale qui assure la maintenance des avions du groupe. Selon France Bleu Limousin, aucun passager n’était alors à son bord.

MàJ : L’armée de l’Air & de l’Espace précise, dans un communiqué : « Un Rafale de la base aérienne 113 de Saint-Dizier a décollé sur alerte afin d’intercepter un aéronef de type Falcon 50, en perte de contact radio. Au cours de cette interception, le contact a été rétabli. C’est alors qu’un autre aéronef, un avion de ligne civil de type Embraer ERJ 145, effectuant un vol entre Brive et Saint-Brieuc, a également été l’objet d’une perte de contact radio. A 11h52, compte tenu de sa proximité avec la métropole parisienne, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) a immédiatement donné l’ordre au pilote du Rafale de changer de mission en vol et d’intercepter ce deuxième avion, en vitesse supersonique, dans l’ouest parisien. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]