L’américain General Atomics dévoile le successeur de son drone MALE MQ-9 Reaper

En saura-t-on plus sur l’avenir de l’Eurodrone, le drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, à l’occasion de la visite que fera la ministre française des Armées, Florence Parly, au site d’Airbus Defence & Space, le 17 septembre prochain, en compagnie d’Annegret Kramp-Karrenbauer, son homologue allemande?

Aux dernières nouvelles, il y avait toujours un désaccord profond entre les pays clients [France, Allemagne, Italie et Espagne] et les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] sur les coûts de ce programme, jugées beaucoup trop élevés [+30%]. « Nous considérons, les quatre pays réunis, que nous ne pouvons pas accepter qu’un drone soit plus cher que ce que nous pourrions trouver sur le marché et soit moins opérationnel car ne disposant pas de l’ensemble des capacités dont nous souhaitons disposer » et « nous arrivons maintenant à un moment où il faudra trancher », a expliqué Mme Parly lors d’une audition au Sénat, en juin dernier.

Et, dans son dossier de presse qu’elle a publié à l’occasion du 14-Juillet, l’armée de l’Air & de l’Espace a donné le sentiment que la messe était dite, en indiquant son intention d’acquérir « quatre systèmes de drones Reaper supplémentaires » d’ici 2030. D’ailleurs, à aucun moment l’Eurodrone n’a été cité dans ce document…

Justement, s’agissant du MQ-9 Reaper, son constructeur, l’américain General Atomics, prépare déjà son successeur, lequel pourrait être prêt en… 2030. Il s’agit ainsi pour l’industriel de répondre à une demande d’information émise par l’US Air Force, qui parle non pas de remplacer les appareils qu’elle a en dotation mais les capacités que ces derniers lui apportent, en particulier dans le domaine ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance, ndlr].

Ainsi, dans un entretien donné à Flight Global, le Pdg de General Atomics, David Alexander, a indiqué que ce prochain drone MALE aurait la forme d’une aile volante, avec une endurance nettement plus importante que celle des appareils actuellement en service, comme le Reaper ou le MQ-1C Grey Eagle Extended Range [42 heures, ndlr].

« Nous voulons pouvoir garder des capacités ISR et de frappe de prochaine génération pendant des périodes plus longues que beaucoup n’imaginent pas possible. L’appareil que nous proposerons aura la capacité de rester engagé dans le combat bien plus longtemps que ceux de la génération actuelle », a affirmé M. Alexander. « Nos progrès en matière de technologie de propulsion donneront aux états-majors une portée plus longue que jamais », a-t-il insisté, sans donner plus de précision sur le type de moteur envisagé.

Le profil en aile volante devrait évidemment jouer sur cette endurance plus élevé de ce drone, tout en permettant de réduire sa signature radar. En outre, et grâce à l’apport de l’intelligence artificielle, cet appareil pourra fonctionner de manière autonome, ce qui réduira la charge de travail ainsi que la boucle OODA [observer, s’orienter, décider et agir] tout en soulageant les réseaux de données tactiques dans les environnement contestés. Enfin, la conception de ce drone sera ouverte et modulaire, afin de pouvoir le mettre à niveau avec des dernières technologies disponibles.

Pour rappel, Lockheed-Martin est également intéressé par la démarche de l’US Air Force. L’industriel, qui pourrait proposer une variante de son drone RQ-170 Sentinel, voudrait embarquer la Pologne dans son projet. « Nous analysons actuellement les besoins polonais et américains, nous voyons leur convergence significative, ce qui à notre avis crée une opportunité spéciale pour les deux pays », a en effet déclaré Jack O’Banion, responsable de la division Skunk Works du groupe, le 4 septembre dernier.

Photo : General Atomics

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