Méditerranée orientale : La Turquie accuse la Grèce de « militariser » l’île de Castellorizo

L’article 14 du Traité de Paix avec l’Italie, signé le 10 février 1947 à Paris, l’Italie avait dû consentir à céder à la Grèce les îles de Dodécanèse, dont celle de Castellorizo, située à seulement 3 km de la ville turque de Kaş. Et cela, alors que cet archipel était administré par le Royaume-Uni.

En outre, ce même article 14 précise que les îles en question « sont et resteront démilitarisées ». Aussi, quand l’AFP a publié des photographies montrant l’arrivée de soldats en treillis [et pour certains armés] sur l’île de Castellorizo, certains responsables turcs ont vivement réagi, à l’image d’Omer Celik, le porte-parole de l’AKP, le parti du président Recep Tayyip Erdogan.

« Les initiatives grecques visant à armer Meis [nom turc de Castellorizo] sont un nouvel exemple de piraterie. Diriger des armes vers le littoral turc, c’est une sottise », a en effet déclaré M. Celik, ce 31 août.

La veille, le ministère turc des Affaires étrangères n’avait pas utilisé le terme de « piraterie »… Mais il s’était emporté contre le déploiement de ces soldats grecs en dénonçant une « provocation » et une « violation » du traité de 1947 signé à Paris. « Nous rejetons les tentatives illégitimes visant à modifier le statut de cette île », avait-il fait savoir.

Cette polémique a éclaté alors que la Grèce et la Turquie sont à couteaux tirés en raison de l’envoi, par Ankara, de navires de recherche sismique dans des zones maritimes relevant d’Athènes et de Nicosie.

Cela étant, et d’après la Grèce, les soldats ayant débarqué à Castellorizo, le 28 août, parmi des touristes, faisaient partie d’une relève de la Garde nationale grecque. Si cette dernière fait effectivement partie des forces armées du pays, elle est principalement chargée d’assurer la surveillance des frontières.

Le ministère grec de la Défense a soutenu que le déploiement de la garde nationale à Castellorizo se justifiait par la présence militaire turque en face de l’île. Et de rappeler des propos récemment tenu par le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos : « Tout ce qui est menacé ne sera pas démilitarisé. »

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