Un officier français mis en examen pour avoir transmis des documents sensibles au renseignement russe

Un officier français, occupant des fonctions au sein de l’Otan en Italie [donc soit au Commandement de la Force interarmées interalliée basé à Naples, soit au Collège de défense de l’Otan à Rome] a été arrêté et mis en examen pour « livraison d’informations à une puissance étrangère », « collecte d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation en vue de les livrer à une puissance étrangère », « intelligence avec une puissance étrangère portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation » et « compromission du secret de la défense nationale par une personne dépositaire de ce secret ». Il a été placé en détention provisoire. L’information a été révélée ce 30 août par Europe 1.

Ainsi, cet officier, qui serait un lieutenant-colonel, a été interpellé par la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI] alors qu’il s’apprêtait à retourner en Italie à l’issue d’une permission. Selon Europe1, il lui est donc reproché d’avoir livré des « documents ultra-sensibles » au renseignement russe. Il a depuis été placé en détention provisoire à la prison de la Santé. On ignore quel rôle a pu jouer la Direction du Renseignement et de la Sécurité de la Défense [DRSD] dans cette affaire.

Lors de l’émission « Le Grand Rendez-vous » d’Europe1, réalisée en partenariat avec CNEWS et le quotidien « Les Échos », la ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé cette information et précisé qu’une procédure judiciaire avait été lancée à l’initiative de ses services.

« Je peux confirmer qu’un officier supérieur est sous le coup d’une procédure judiciaire pour transmission ou atteinte à la sécurité. S’il est sous cette procédure, c’est parce que le ministère des armées a pris l’initiative de saisir le procureur de la République en enclenchant un article 40 », a expliqué Mme Parly.

« Nous avons pris toutes les mesures de sauvegarde qui étaient nécessaires et maintenant il faut que la justice puisse faire son travail dans le respect du secret de l’instruction », a continué la ministre, sans donner plus de précisions. Et de souligner que c’est désormais « à la justice de dire de quoi il est coupable et s’il est coupable. » Si tel est le cas, il risque une condamnation de 15 ans de prison devant une cour d’assises.

Plus tard, Europe1 a livré d’autres détails sur cet officier. Ainsi, âgé d’une cinquantaine d’années et père de cinq enfants, il aurait de « lointaines racines familiales » en Russie et parlerait couramment le russe. En Italie, il aurait été vu avec un agent du GRU, le renseignement militaire russe. « Dès que ces soupçons sont apparus, la France n’a pas voulu prendre le risque de continuer à le laisser agir », explique la radio.

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