Un sous-marin nucléaire russe fait surface au large de l’Alaska, après avoir tiré un missile

Le 27 août, le commandement militaire « Nord » des États-Unis [US Nothern Command] a indiqué qu’un sous-marin russe avait fait surface, la veille, dans les eaux internationales au large de l’Alaska. Un fait plutôt inhabituel pour ce type de navire… qui n’a pas manqué de susciter des interrogations chez les responsables militaires américains.

« Nous n’avons reçu aucune demande d’assistance de la part de la marine russe. Nous sommes toujours prêts à aider les personnes en détresse », a ainsi déclaré Bill Lewis, le porte-parole de l’US Nothern Command et du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord [NORAD].

Ce dernier n’a pas donné plus de détails sur le sous-marin russe en question, ni sur sa position exacte par rapport à l’Alaska, si ce n’est qu’il se trouvait dans les « eaux internationales » et qu’il participait à un exercice de la Flotte russe du Pacifique. « Nous suivons de près les navires d’intérêt, y compris les navires militaires étrangers, dans notre zone de responsabilité », a-t-il souligné.

Ce sous-marin n’était pas le seul bâtiment russe à naviguer au large de l’Alaska. « Nous avons été informés par plusieurs navires de pêche qui opéraient dans la mer de Béring qu’ils étaient tombés sur des navires [russes]. Étant inquiets, ils nous ont donc contactés », a expliqué Kip Wadlow, le porte-parole de l’US Coast Guard, le 27 août.

Les gardes-côtes ont ensuite contacté le commandement de l’Alaska, installé sur la base d’Elmendorf-Richardson. Ce dernier, a rapporté Kip Wadlow, a confirmé que ces « navires russes se trouvaient dans le secteur dans le cadre d’une exercice militaire qui était prévu et connu de certains responsables militaires américains ».

Le ministère russe de la Défense a fini par livrer quelques détails par la suite, affirmant que le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière K-186 Omsk venait de tirer un missile de crosière anti-navire P-700 « Granit » [code Otan : SS-N-19 « Shipwreck »], depuis une position située dans les eaux internationales au large de l’Alaska. Une vidéo, censée montrer une partie de la séquence de ce tir, a été diffusée sur les réseaux sociaux.

L’état-major russe a en outre indiqué que, dans le même temps, le croiseur Variag avait aussi tiré un missile – un P-1000 « Vulkan » en l’occurrence – en direction de la mer de Barents. Et cela dans le cadre de l’exercice « Bouclier de l’océan 2020 ».

« Selon des données de contrôle objectif, les deux missiles ont réussi à atteindre des cibles à des distances de plus de 450 et de plus de 320 kilomètres, respectivement », a-t-il précisé.

Quant à la raison pour laquelle K-186 Omsk a fait surface, Moscou n’a donné aucune explication, si ce n’est qu’il « n’y avait pas de situation d’urgence à bord. » En tout cas, l’apparition de ce sous-marin au large de l’Alaska a fait parler… Ce qui était sans doute l’un des  buts recherchés. Et on peut supposer également qu’au moins un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] américain se trouvait dans les parages. À noter que rien n’a été dit sur les éventuelles activités des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon de l’US Navy… Toutefois, il est difficilement concevable que cette dernière ait laissé passer l’occasion de collecter des informations sur des bâtiments russes naviguant non loin des côtes américaines.

Affichant un déplacement de 23?860 tonnes en plongée et lourdement armé, le K-186 Omsk est un sous-marin nucléaire de la classe « Oscar II », celle appelée à mettre en oeuvre le « système océanique polyvalent Status-6 Poseidon », une arme sous-marine autonome, propulsée par un réacteur nucléaire naval et pouvant emporter une ogive thermonucléaire de 2 à 100 mégatonnes.

Par ailleurs, et faut-il y voir une relation avec le K-186 Omsk ou était-ce prévu par l’exercice de la Flotte russe du Pacifique? Toujours est-il que, le 28 août, le NORAD a fait savoir que des F-22 Raptor ont dû décoller en alerte pour intercepter trois groupes de deux avions russes de patrouille maritime Tu-142, alors en approche de la zone de la défense aérienne [ADIZ] de l’Alaska.

Ces appareils n’ont à aucun moment cherché à entrer dans l’espace aérien des États-Unis et du Canada. En revanche, ils ont « flâné pendant cinq heures dans l’ADIZ avant de partir », a précisé le NORAD.

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