La piste criminelle avancée pour expliquer l’incendie du navire d’assaut amphibie USS Bonhomme Richard

Le 12 juillet, à la base navale de San Diego [Californie], alors qu’il était à quai pour une lourde opération de maintenance et de modernisation dans le cadre d’un marché de 248 millions de dollars, le navire d’assaut amphibie USS Bohnomme Richard [classe Wasp] fut ravagé par un incendie s’étant déclaré dans l’un de ses ponts inférieurs.

Durant quatre jours, les pompiers [militaires et civils] s’employèrent à combattre les flammes, avec l’appui d’une noria d’hélicoptères [qui ont largué plus de 1.500 poches d’eau] et de remorqueurs, chargés de refroidir la coque du bâtiment.

Au regard de l’étendue des dégâts qu’il a subis par le navire, dont aucune des parties n’a été épargnée par les flammes, il n’est pas certains que l’USS Bonhomme Richard puisse, un jour, reprendre la mer. Sa coque a en effet souffert, la chaleur dégagée par l’incendie ayant dépassé les 500°c, soit le seuil à partir duquel l’acier commence à perdre ses propriétés.

En tout cas, la mise hors service de l’USS Bonhomme Richard complique évidemment les opérations de l’US Navy et, surtout, celles de l’US Marine Corps, étant qu’il est l’un des six navires d’assaut amphibie [sur 10] capable de mettre en oeuvre des avions de combat F-35B.

« Il est trop tôt pour faire des prédictions ou des promesses au sujet de l’avenir du navire. Nous ne pouvons tirer aucune conclusion avant les résultats des enquêtes », fit cependant savoir la marine américaine.

Quant à la cause du sinistre, le contre-amiral Philip Sobeck, le commandant de l’Expeditionary Strike Group 3, avait évoqué, dès le 12 juiller, une « sorte d’explosion interne » ayant eu lieu avant l’incendie. « Nous ne savons pas ce qui a provoqué cette déflagration », avait-il confié à Defense News.

Quoi qu’il en soit, les enquêteurs semblent privilégier la piste criminelle. C’est en effet ce qu’avance ABC10 News.

« Plusieurs sources ayant des liens étroits avec le Criminal Investigative Service [NCIS] ont déclaré [à ABC10 News] que les enquêteurs ont déterminé que l’incendie avait peut-être été déclenché intentionnellement. Ils sont identifié un suspect parmi les marins », affirme la chaîne d’information, basée à San Diego.

L’information a ensuite été confirmée par un responsable du Pentagone à l’agence Associated Press. Et il a même précisé que le NCIS a sollicité l’expertise du Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et explosifs [Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives] dans le cadre de ses investigations concernant ce marin.

L’US Navy « ne fera aucun commentaire afin de protéger l’intégrité du processus de l’enquête et de ceux qui sont impliqués », a fait savoir un porte-parole de la marine américaine. « Nous n’avons rien à annoncer pour le moment », a-t-il insisté.

Cela étant, si cette piste se confirme, ce ne serait pas la première fois qu’un incendie volontaire ravage un navire de la marine américaine. En 2012, un technicien du chantier naval de Portsmouth avait en effet mis volontairement le feu au sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] USS Miami.

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