La Hongrie choisit le Lynx, le véhicule blindé de combat d’infanterie du groupe allemand Rheinmetall

Depuis quelques temps, la Hongrie met les bouchées doubles pour moderniser ses forces armées, dans le cadre du plan « Zrinyi 2026 ». Ainsi, après une commande de 36 hélicoptères [dont 20 H145M et 16 H225M Caracal], Budapest a annoncé, le 13 août, son intention de se procurer des systèmes anti-aériens NASAMS [National/Norwegian Advanced Surface to Air Missile System] pour environ 840 millions d’euros… auprès des États-Unis, via la procédure dite des Foreign Military Sales [FMS].

En effet, le NASAMS est le fruit d’une coopération entre le norvégien Kongsberg et l’américain Raytheon, lequel fournit les missiles SL-120 AMRAAM ER ainsi que le radar 3D AN/MPQ-64 Sentinel.

Mais c’est surtout vers l’industrie allemande que la Hongrie se tourne pour moderniser ses forces terrestres. En juillet, ces dernières ont pris possession de leurs premiers chars Leopard 2A4 améliorés par Krauss Maffei Wegmann [KMW]. De quoi les patienter jusqu’à la livraison, à partir de 2023, des 44 chars Leopard 2A7+ commandés en décembre 2018. En outre, 24 obusiers automoteurs PzH 2000 doivent aussi leur être livrés.

Toujours dans le même domaine, Budapest a choisi le véhicule blindé de combat Lynx, développé par Rheinmetall, pour ses unités d’infanterie mécanisée. L’annonce en a été faite par le ministère hongrois de l’Innovation et de la Technologie, et non par celui de la Défense.

Et pour cause : Rheinmetall produira les Lynx en question en Hongrie, via une co-entreprise. « Nous sommes très fiers de pouvoir apporter une contribution importante à l’expansion soutenue des capacités technologiques de défense de la Hongrie, en coopération avec l’industrie locale. Nous sommes impatients de travailler avec nos amis et partenaires hongrois et ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer le succès à long terme de cette entreprise », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

Le montant de ce marché est d’environ 2 milliards d’euros. Outre l’aspect industriel, il doit permettre aux forces terrestres hongroises de remplacer leurs véhicules BTR-80 hérités de la période soviétique.

« Dans le cadre de son engagement envers l’Otan, la Hongrie modernise ses forces terrestres. Après les chars et l’artillerie, c’est maintenant au tour des véhicules de combat d’infanterie, qui forment l’épine dorsale de leurs capacités. En tant que système le plus avancé du genre, le Lynx a démontré son aptitude à jouer un rôle central dans l’éventail des capacités que l’armée doit avoir pour mes décennies à venir. Conformément aux promesses antérieures du gouvernement hongrois de renforcer les forces armées du pays, cet effort de coopération va bien au-delà de cette modernisation », a déclaré László Palkovics, le ministre hongrois de l’Innovation et de la Technologie.

Pour rappel, le Lynx a été présenté pour la première fois en 2016, à l’occasion du salon EuroSatory. Se déclinant en deux versions, ce blindé, monté sur des chenilles, est doté d’un canon de 30 ou de 35 mm sur une tourelle Lance 2.0 ainsi que d’une mitrailleuse de 7,62 mm. Il peut être armé de missiles Spike. En configuration de combat, sa masse peut atteindre les 44 tonnes [pour le KF-41] ou 38 tonnes [pour le KF31, capable de transporter 9 soldats].

La Hongrie est le premier pays de l’Otan et de l’UE à choisir ce véhicule. « La percée du Lynx sur le marché est un succès majeur pour nous. Et le fait que nous ayons réussi à convaincre la Hongrie – un partenaire important de l’UE et de l’OTAN – de choisir ce véhicule innovant rend ce succès d’autant plus grand », a d’ailleurs souligné Armin Papperger.

Photos : Rheinmetall

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